Fabriquer une teinture d'encens
Faire ses cosmétiques maisons : bien débuter
Par veneziapetitpois
Fabriquer ses propres teintures apporte une grande satisfaction.
-C’est enfantin à réaliser
-le résultat est souvent très parfumé
-les propriétés thérapeutiques sont réelles
-ça permet de varier les apports odorants quand on est obsédée intéressée par les combinaisons parfumées à incorporer dans un produit
Michèle a donné récemment le mode d’emploi pour faire une teinture de plantes fraîches (dans la recette du baume à l'achillée ici )
Je vais raconter le principe des teintures de résines comme l’encens ou le galbanum. Les résines sont des substances dures insolubles, le plus souvent d’origine végétale (mais l’ambre est aussi classée comme une résine) obtenues lors de l’incision de certaines plantes.
*Leur intérèt premier réside dans leur pouvoir fixatif. La teinture de benjoin (le benjoin est une résine) est ainsi la meilleure arme pour fixer les parfums maison faits à partir d’huiles essentielles et d’alcool. Après quelques temps de macération, son odeur douce et vanillée devient imperceptible.
*Autre point intéressant pour les résines: elles ont été utilisées depuis l’Antiquité dans les cérémonies religieuses et magiques. Ça ne fait donc pas de mal dans prévoir dans les produits; autant mettre tous les atouts de son côté!
*Enfin beaucoup enferment des substances anti inflammatoires (c’est le cas de la myrrhe, de l’encens, du galbanum, du mastic, du benjoin, du sang de dragon, du tolu, du copaiba etc… ) très puissantes. Revers de la médaille, certaines résines peuvent aussi être très allergisantes (attention au benjoin, au tolu, au baume du Pérou notamment)
J’ai déjà réalisé des teintures parfumées à base d’encens, de galbanum, de mastic.
Pour extraire au mieux les principes actifs d’une résine, mieux vaut utiliser un alcool de degré élevé. Dans les vieux manuels (je possède un manuel du distillateur de la fin du XIX° siècle), la macération se fait à 85° . Sur des sites qui proposent des teintures à la vente ( Avicenna par exemple) et indiquent le degré d’alcool, il s’agit souvent de 90°.
C’est en me plongeant une fois de plus dans le livre de Suzanne Cathy sur les hydrolats que j’ai trouvé l’arme secrète pour améliorer le parfum des teintures: l’intégration d’un hydrolat à la macération.
Ainsi, en partant d’un alcool à 96°, le plus pur que l’on puisse trouver, on abaisse le degré (j’ai abaissé pour l’encens entre 80 et 85°) avec un hydrolat puis on met le petit morceau de résine à macérer dans le flacon renfermant le mélange alcool+hydrolat et zou, dans un placard.
Ce système présente un autre intérèt que j’ai découvert après diverses tentatives: on obtient une teinture limpide. En effet, si l’on pratique une macération à 96° -pensant que plus c’est fort, mieux c’est- et que l’on dilue ensuite, c’est l’effet pastis qui se met en marche. Il y a précipitation immédiate et on obtient un lait blanc. De même si on dilue dans une macération ultérieure un morceau qui a d’abord macéré tout seul dans de l'alcool à 96, il y aura aussi précipitation.
Deux exemples concrets
1. Encens d’Oman (un cadeau de Michèle)
5g encens d’Oman
dans 30g alcool 96 et 20g eau de rose Centifolia
Filtré. J’ai oublié de noter les proportions de la deuxième macération que j’ai mélangée à la première. Mais le résultat est très limpide
2. Galbanum
Galbanum 5g
dans 50g alcool à 96
Reste de galbanum mou remis en 2° macération dans
20g alcool à 96 et 23g eau de rose de Provins
Filtré, résultat pur (à droite). Mais quand j'ai rallongé une partie pour diluer, le liquide s’est troublé. De même et quand j’ai réalisé une deuxième macération plus diluée, ça a précipité (à gauche) .
Macérations successives
Pour fignoler une teinture et extraire encore plus de principes actifs, on peut en effet pratiquer des macérations successives, ce qui est souvent évoqué dans les vieux textes. Après une première filtration, on récupère le morceau souvent un peu défait, on prépare une deuxième macération sur le même principe: alcool+hydrolat et on oublie le flacon dans un placard. Après filtrage de cette deuxième macération, on la mélange à la première. Le résultat: une teinture au parfum plus complexe. On peut continuer, j’arrête mes macérations “au nez”, quand ce que j’ai extrait n’est plus très puissant. Les troisième ou quatrième macérations peuvent d’ailleurs être utilisées pour fixer des brumes de maison.
Attention: les teintures concentrées de résine ont tendance à coller. Nettoyez bien les bouchons sinon, vous aurez bien du mal à ouvrir vos flacons.
Le site d'Avicenna: ici
Tableau pour calculer les dilutions alcooliques: ici
"Petit Grain de lotus": Crème légère Acacia/Lécithine
Soins du corps
Par atelierdemichele
Un nouveau système émulsifiant m'intrigue depuis que j'ai vu la formule chez The Herbarie.
Il s'agit du mélange:
- Lécithine de soja HLB 4
- Emulsifiant MF (sodium stearoyl lactylate)
- Alcool cétéarylique
- Gomme d'acacia
- Gomme xanthane.
Aaah là là, ces dates ! C'est un gag.
L'indice HLB (Hydrophilic Lipophilic Balance) caractérise les émulsifiants et autres tensioactifs.
Très schématiquement, plus ce taux est élevé, plus il signale une tendance à l'hydrophilie; les émulsifiants seront donc adaptés à des émulsions Huile dans Eau ( H/E ou O/W en anglais) avec une forte proportion de phase aqueuse.
Plus cet indice est bas, plus l'émulsifiant sera adapté à des émulsions Eau dans Huile (E/H ou W/O).
Il est extrêmement fastidieux de calculer les indices HLB des émulsions que l'on fabrique et je n'en vois vraiment pas l'intérêt si l'on respecte les indications des fournisseurs. C'est néanmoins un incontournable lors du développement des formules cosmétiques du commerce.
La lécithine que je possède est un liquide sirupeux marron acheté chez Terre d'Olina et je n'en connais malheureusement pas l'indice HLB.
C'est une lécithine de soja sans OGM.
Les lécithines sont de nature très différentes et présentent une large palette d'indices HLB.
Le démon de l'expérimentation aidant, j'ai testé avec ce que j'avais.
La gomme d'acacia est extraite de l'écorce d'un arbre africain Acacia senegal Mimosaceae (ou Fabaceae).
L'exudat de l'écorce est récupéré puis il peut être séché et pulvérisé pour obtenir la gomme d'acacia encore dénommée gomme arabique.
Elle est utilisée depuis des milliers d'années dans l'alimentation, en confiserie et dans les pharmacopées traditionnelles.
Elle permet de lustrer les tissus. Les bazins africains empesés sont lustrés à la gomme arabique pour leur donner cet aspect "craquant" qui fait d'élégants boubous de cérémonie.
On en trouve aussi dans les colles d'autrefois. J'ai passé mon enfance à utiliser de la colle blanche à la gomme arabique en petits pots blancs avec un couvercle rouge. Il y avait une loge à l'intérieur pour mettre la petite pelle. Avez-vous connu ça?
C'était anti-pratique au possible mais ça fait des souvenirs...
La gomme arabique contient des mucilages très intéressants pour les sirops médicinaux.
Elle aurait la capacité de stabiliser les émulsions et même d'émulsionner une certaine quantité d'huiles.
Il suffirait de l'associer à d'autres émulsifiants et co-émulsifiants pour faire des crèmes, des brumes et des laits.
Doses d'utilisation de la Gomme arabique:
Pour des émulsions Huile dans Eau, selon The Herbarie.
- Laits sprayables, gels coiffants, brumes corporelles et faciales:
2 à 5% de gomme pour émulsionner 0.5 à 2% d'huiles,
- Crèmes et laits:
5 à 20% de gomme pour émulsionner 5 à 15% d'huiles. Des co-émulsifiants seraient utiles pour de grandes proportions d'huiles.
Disperser la gomme dans la phase aqueuse et la laisser se réhydrater pendant 30 à 45mn. La gomme d'acacia peut ensuite être chauffée.
Humm, je demande à voir...
Surtout que je n'apprécie guère la lécithine en tant qu'émulsifiant...
Donc, je respecte à la lettre la formule de lait donnée par The Herbarie en remarquant qu'ils ont diminué la quantité de gomme d'acacia à 3% puisqu'on y trouve d'autres émulsifiants, gélifiants et co-émulsifiants ( MF, lécithine, xanthane et alcool cétéarylique).
Formule du "Petit Grain de Lotus"
- Phase aqueuse:
40% hydrolat de Petit Grain citronnier
39.5% hydrolat de Petit Grain oranger
3% gomme arabique ou d'acacia
0.5% gomme xanthane
- Phase grasse:
4% huile d'Abyssinie
4% huile de son de riz
3% extrait de calendula sur coco fractionné maison
2% alcool cétéarylique
1.5% émulsifiant MF
0.5% lécithine liquide sans OGM
- Troisième phase:
1.5% huiles essentielles
0.5% conservateur geogard 221
Mode opératoire
- Peser les hydrolats dans un bécher propre et y disperser les gommes petit à petit en mélangeant vigoureusement à la cuillère magique.
Laisser reposer pendant 30/45mn au cours desquelles, peser tranquillement les ingrédients de la phase grasse.
Mixer la phase aqueuse au bout du temps de repos.
- Porter les deux phases à 75/77° dans un bain marie.
- Verser la phase huileuse dans l'aqueuse en mixant bien.
L'émulsion prend presque instantanément et donne une mixture bien blanche un peu filante.
L'émulsion avant l'ajout de la 3è phase (impossible de prendre une photo moins floue).
Je décide de retirer le bécher de l'eau chaude en continuant à mixer. Il a fallu rectifier l'eau perdue par 7.5g d'hydrolat.
- Mélanger à la spatule en silicone pendant tout le temps de refroidissement. Ajouter la 3è phase en mélangeant bien.
Le mélange d'HE a la coloration orange soutenue du lotus.
Il n'a pas été utile de rectifier le pH avec cette formule.
Le parfum "Petit Grain de Lotus"
* Hydrolats de Petit grain corses (oranger et citronnier)
qui sentent vraiment bon.
* HE de Petit Grain sur Fleurs
vous savez déjà que je suis très fan de l'odeur des Petits Grains. En voilà un de plus.
C'est une huile très psychoactive qui calme l'irritabilité, l'agitation et la nervosité et pourrait chimiquement se rapprocher de la lavande de ce point de vue là.
D'après Monica Werner et Ruth Von Braunschweig (Aromathérapie: Principes, Indications, Utilisations. Ed. Vigot), l'huile essentielle de Petit Grain bigarade procure à la fois une relaxation globale, un ancrage et un rééquilibrage corporel.
* Absolue de lotus (Nelumbo nucifera ou Nymphea lotus)
La beauté faite fleur avec les roses anciennes et les pivoines à mon avis.
Sur ce blog érudit, "léché" et passionnant découvert chez Venezia, il y a ça. Tant de délicatesse alliée à une telle robustesse dans le monde végétal, c'est presque trop!
Le lotus pousse les pieds dans la vase et la tête dans le ciel, ce qui fait dire aux chinois que c'est la fleur divine par essence.
En Asie, on utilise les racines, les fleurs, les feuilles et les graines en médecine traditionnelle ou dans l'alimentation. J'apprécie les graines un peu farineuses, sucrées et confites que l'on trouve dans les épiceries asiatiques.
D'après le site osmoz "son parfum accroit la ferveur religieuse. C'est un élément sacré du bouddhisme, il est évocateur de sagesse et de sérénité. Son parfum est frais, floral, aquatique et rappelle la jacinthe".
Comme souvent les HE ou absolues de fleurs, cette absolue exhale tout son potentiel lorsqu'elle est diluée plutôt que sentie directement au flacon. Il existe des absolues de lotus blanc, bleu ou rose.
Le mien est du lotus rose acheté chez Myrtea.
* HE de bois d'Hinoki
l'HE est extraite d'un cyprès japonais.
Toujours d'après Osmoz, c'est "une odeur de fond boisée avec des notes balsamiques, camphrées".
"Le bois d'Hinoki sert à la construction des temples bouddhistes et au Japon, on lui prête des vertus spirituelles".
* HE de lavande maillette pour revenir sur terre ;)
Soit en gouttes:
30 Absolue de lotus rose
20 Lavande maillette bio
15 PG bigaradier sur fleurs
10 Hinoki
Je dépasse légèrement les quantités d'HE prévues dans la formule d'autant plus que l'absolue est épaisse et fait bien sûr moins de 30gttes au gramme. Il m'arrive de rectifier le parfum des émulsions une fois qu'elles sont réalisées si elles ne me plaisent pas tout à fait.
Les mélanges d'HE ne donnent pas exactement ce qu'elles sentent dans le flacon dès que l'on les introduit dans une phase aqueuse.
Conclusions
On obtient une crème légère et non, ce que j'appelle un lait.
Elle n'a pas tout à fait la mollesse des crèmes à la lécithine même si elle file un peu au coulage.
Ce n'est pas l'aspect que je préfère dans les émulsions mais c'est acceptable.
Je pense que la couleur jaune soutenu due aux huiles essentielles ne l'avantage pas et accentue les défauts d'aspects.
Le blanc lui irait mieux mais je voulais faire une crème au lotus...
Le lendemain, elle est toujours lisse, brillante et elle tient bien en pots. Je pensais que j'aurais pu la mettre en flacon pompe.
Au moment où j'envoie ce message (soit 4 jours après la fabrication), elle s'est transformée en mousse légère.
La pénétration est bonne quoiqu'un peu curieuse, gélifiée serait peut-être le terme juste...
Mais, je dois bien convenir qu'à l'application, la peau est extraordinairement douce et lisse pendant plusieurs minutes. C'est étonnant!
J'adore l'odeur qui commence sur le Petit grain et qui laisse un sillage de lotus.
Je ne sais pas vraiment ce qu'il faudrait modifier dans la formule pour la rendre plus nourrissante mais je retiens la douceur immédiate et le velouté parfumé.
Toute à mon enthousiasme, j'ai fait tester le dessus de ma main si douce et veloutée à mon amour et mes gremlins. Consolez-moi, ils ne comprennent pas ce qu'est une peau veloutée... Et il parait que je dois être la reine au milieu de tous ces bonshommes!
Est-ce qu'on peut dire vive la gomme arabique et la lécithine? Peut-être pas encore tout à fait.
Il faudrait que je tente la recette de brume corporelle à l'acacia.
Savolontariat ...suite et fin
Par cshabou
Voilà, la fin de mon séjour approche à grands pas et il me
restait une chose importante à faire, pour vous, pour moi, pour remercier les
différents acteurs (actrices en majorité ;o)) de ce beau geste. Ce fut un
défi pour moi de trouver comment apporter nos quelques graines au moulin de l'entraide : vous étiez là et tout a été facile.
· Première étape : solliciter par un article sur Potions et
Chaudrons les savonnières qui avaient un peu de stock d’avance et qui étaient prêtes
en le donner.
· Deuxième étape : recevoir et conditionner les savons pour
les vendre.
· Troisième étape : trouver les acheteurs, en France ou en
Inde, avec un énorme écueil dont je n’étais pas consciente au début, les frais
de port de pays à pays.
Consternation,
conciliabules, cogitations, j’ai eu un petit mois dérangeant puis l’idée est
venue, grâce à ma fille et à son copain qui se sont mis de la partie.
Les
actrices de la première étape ont envoyé leurs merveilleux savons à mon
domicile en France.
Ma fille et son copain
ont réceptionné les colis, ont étiqueté, emballé, décoré vos diverses créations
et …et oui, comment les convertir en roupies ?
Et là, intervention des acteurs, (il y avait des hommes, merci
les copains !) de la troisième étape : j’ai envoyé un message à TOUTE
ma liste d’adresse en France (désolée pour ceux qui n’étaient pas concernés, j’ai
juste ratissé large !).
Le Pays Basque et la côte Basque ont répondu présent, bon je
vais faire durer le suspense encore un peu, j’aime bien vous faire languir…
… à notre facteur qui s’étonnait de livrer tous ces colis chez
nous, ma fille a raconté l’histoire et lui aussi a participé. Merci Monsieur le
Facteur, je vous promets une bise dès que je rentrerai.
…et vous savez quoi ? Je suis profondément frustrée de ne
pas avoir pu voir, toucher, sentir tous ces savons différents, ma doudou me les
montrait à l’aide de la webcam, me décrivait leur forme, et me faisait râler
car elle disait : oh, maman, si tu voyais comme ils sont beaux, ceux-là ou
bien : dommage que tu ne puisses pas les sentir, c’est un délice …
Les livraisons ont commencées, un soir à ma chorale (millesker),
un jour à mon lycée (non, non, je ne reprends pas le boulot encore mais vous me
manquez), aux copains et aux amis d’amis et …
… j’ai remis tout à l’heure un chèque à Madeleine de BLIC de,
tenez vous bien, 320 euros, pour les prochaines
interventions d’urgence (vous vous souvenez, le bébé du Sri Lanka dont
certaines ont vu la photo du départ pour l’hôpital : il a pu être opéré et il
est sauvé, maintenant en convalescence avec ses parents).
Alors, je vous offre ces
quelques fleurs indiennes, qui vous diront merci bien mieux que moi.
Chabou
"HEMPSTER'S DELIGHT" à l'aloe vera
Par CatherineNC
J'avais envie de faire un savon pour tester 3 paramètres :
- la recette donnée par Susan Miller Cavith dans son livre "The soapmaker's companion" page 25 : le HEMPSTER'S DELIGHT à l'huile de chanvre ; je ne suis pas très douée en anglais mais j'ai compris qu'elle affectionnait particulièrement cette huile ; elle recommande cependant de ne pas en utiliser plus de 20 à 30 % du mélange d'huiles car elle est très rancissable.
- l'utilisation dans un savon de l' aloe vera fraîchement cueilli ; j'ai la chance d'avoir un grand nombre de pieds d'aloe qui prolifèrent au bas de mon immeuble et que personne n'a eu la mauvaise idée de supprimer ; il faut dire que cette plante est très prisée, on la surnomme ici "la plante à brûlure" et tous les autochtones connaissent bien ses vertus.
- parfumer mon savon avec un mélange alcoolisé lavandin/patchouli que j'aime beaucoup, réalisé selon la recette donnée par la Princesse Venezia ici ; il m'en restait une bonne quantité après l'avoir utilisé dans un baume après-rasage.
Ceci est un véritable défi ; en effet, utiliser de l'huile de chanvre, très rancissable, pour un savon fabriqué à cette époque si humide ici est très risqué, j'en veux pour preuve mon mille-feuille aux biwils qui n'a pas résisté et a fini à la poubelle. Utiliser comme parfum un mélange alcoolisé qui, aux dires mêmes de Venezia ne restitue pas beaucoup d'odeur et enfin du gel d'aloe frais qui nous le savons ne se conserve pas plus de 10 jours au réfrigérateur.
A propos de l'aloès, j'ai relevé ceci sur un petit livre intitulé "Aloès, la plante qui guérit de Marc Schweizer :
""Le gel blanchâtre et translucide de la pulpe de l'aloès est très instable. laissé à l'air libre, il s'oxyde très vite et ce processus détruit la plupart de ses propriétés thérapeutiques. Même placé dans un réfrigérateur, il s'altère rapidement, c'est pourquoi le véritable problème posé par sa commercialisation fut sa stabilisation. Les chercheurs qui se sont penchés sur ce problème ont d'abord essayé d'exposer le gel au rayonnement ultraviolet. Ce procédé fut vite abandonné car il modifiait sa composition chimique. On tenta aussi, sans succès notable, la pasteurisation, en soumettant le gel à des températures de plus de 60° après y avoir ajouté du peroxyde d'hydrogène.
Certains adoptèrent la technique du séchage à froid sous vide qui donna d'assez bons résultats, le gel conservant la plupart de ses propriétés une fois réhydraté ; d'autres, la technique de la déshydratation à chaud par de moyennes ou de très hautes températures. On préconisa également l'irradiation, mais comme pour les fruits et les légumes, on renonça très vite à ce procédé dont on ne connaît pas encore les conséquences sur l'organisme. En tout cas, aucune de ces méthodes ne permettait de conserver les propriétés naturelles du gel ainsi traité, en particulier toutes les vitamines et les enzymes qui font la valeur du produit ! Il fallait donc trouver le processus idéal qui permettrait de stabiliser le gel sans en détruire les enzymes. Ce fut Bill Coats, fondateur d'"Aloe Vera of America" qui découvrit et breveta la technique de conservation la plus performante à ce jour. Elle consiste à laisser incuber le gel dans des cuves, en y ajoutant de la vitamine C (acide ascorbique), de la vitamine E (tocophérol) et du sorbitol, pour empêcher son oxydation. En opérant à les températures précises (ces températures ne sont pas divulguées mais, n'excédant pas 37°, elle ne lèsent pas les propriétés médicinales du gel), il obtint une réaction chimique parfait permettant la conservation du produit.""
J'ai déjà essayé de faire un macérat d'aloe frais dans de l'huile de pépin de raisin et dans de l'huile d'olive... le mélange s'est transformé en un immonde mélange.... c'est quand même rageant de disposer de cette plante fraîche à profusion et de ne pouvoir l'utiliser autrement qu'en masque facial.
Alors j'avais quand même envie de tenter l'expérience dans un savon, au moins je serai fixée...
J'ai suivi à la lettre les proportions données par Susan :
- 37 % d'huile de palme
- 31 % d'huile de coco
- 20 % d'huile de chanvre
- 12 % d'huile d'olive
J'ai remplacé l'eau par le mucilage de deux belles feuilles charnues fraîchement coupées.
J'ai épluché les feuilles, c'est-à-dire enlevé la peau verte, en ne gardant que le gel translucide. Après l'avoir bien rincé (et en bloquant ma respiration car l'odeur du jus vert me donne envie de vomir...) je l'ai mixé au Bamix pour obtenir la quantité de liquide nécessaire.
Lorsque je l'ai mélangé à la soude, j'ai obtenu un mélange jaunâtre avec des morceaux comme du blanc d'oeuf cuit ; j'ai filtré le tout et ai procédé au mélange avec les huiles.
A la trace, j'ai ajouté :
- extrait de romarin
- vitamine E
- vitamine C en poudre
- extrait de pépins de pamplemousse
il faut assurer ! si j'avais eu de la lécithine de soja liquide, j'en aurais également ajouté mais point n'en ai.
Pour l'odeur, j'ai donc utilisé mon reste d'alcool lavandin/patchouli. Je l'ai fait doucement chauffé pour le laisser réduire au maximum ; j'ai obtenu un gel opaque ; il s'est formé une espèce de peau à la surface ; j'ai filtré le mélange et l'ai ajouté à la trace.
J'ai également ajouté à la trace le mucilage d'une nouvelle feuille, mixé.
Donc, en résumé et dans l'ordre... pour 600 gr d'huile :
- 120 gr d'huile de chanvre
- 72 gr d'huile d'olive
- 186 gr d'huile de coco
- 222 gr d'huile de palme
- le mucilage de deux belles feuilles d'aloe mixé, pour un minimum d'eau de la fourchette donnée par le calculateur THE SAGE et ajouté à la soude (quantité utilisée pour un surgraissage à 5 %) ; filtrage du mélange
A la trace :
Un mélange composé de :
- réduction filtrée du mélange alcoolisé lavandin/patchouli
- mucilage d'aloe vera mixé (environ 2 c à soupe)
- extrait de romarin (quelques gouttes)
- vitamine E (TOCO 500) 3 gélules
- vitamine C en poudre (1 petite c à café)
- EPP (une vingtaine de gouttes)
J'ai eu beaucoup de mal à démouler le savon pourtant coulé dans un moule en caoutchouc habituellement facile à démouler ; en les faisant séjourner une journée au congélateur, le problème a été détourné ; voyez la différence :
Première impression : (je n'ai pas résisté plus de 15 jours avant de les essayer) :
- il est doux sur la peau,
- la mousse est correcte
- l'odeur est légère mais présente ; on sent autre chose que le lavandin et le patchouli, peut-être une odeur un peu verte, l'huile de chanvre ? l'aloe ?... je ne sais pas mais l'ensemble est agréable et frais.
Il se bonifiera certainement avec la cure ; il ne reste plus qu'à souhaiter qu'il résiste au rancissement mais l'affaire n'est pas gagnée car il fait très humide en ce moment : il pleut, il pleut, il pleut depuis quelques jours....
NB : Vous voyez les filles, il n'y a pas que des bons côtés à vivre sous les tropiques....
Gelée de rose multi-hydratante
Soins du visage
Par atelierdemichele
J'ai très envie de roses en ce moment et comme la formule du savon à la rose n'avance guère, j'ai fabriqué une gelée de rose hydratante, fraîche et anti-âge pour peau normale à mixte.
Pour réaliser cette émulsion qui ne dit pas son nom, j'ai choisi l'olivem 1000, émulsifiant très polyvalent qui peut constituer la phase huileuse à lui seul en donnant un gel-crème très frais.
Ce type de gel-crème est parfait:
- pour les messieurs qui craignent le gras
- pour les peaux grasses
- pour les pays chauds ou l'été
- pour véhiculer des actifs dans un sérum léger à appliquer sous la crème habituelle ou en guise de soin de nuit.
L'olivem 1000, issu de l'huile d'olive possède des propriétés intrinsèques comme actif émollient et anti-oxydant.
Formule générale d'un gel-crème à l'olivem1000
- 94.5% Eau
- 5% Olivem 1000
- 0.5% conservateur à modifier selon les caractéristiques du vôtre.
Dans un bain marie, chauffer tous les ingrédients sauf le conservateur dans un bécher propre.
A 75°, mixer à l'électrique pendant environ 5mn pour former la gelée.
Laisser refroidir en mélangeant régulièrement et ajouter le conservateur à froid.
Cette formule de base peut être enrichie avec des agents spécifiques (anti-âge, anti-acné, hydratant...), parfumée aux huiles essentielles, colorée avec des extraits CO2 ou des colorants à usage cosmétique etc.
Il suffit de modifier les proportions en les retirant de celle de l'eau.
L'olivem est donc la seule source de corps gras et il émulsifie en même temps.
C'est pas génial ça?
J'ai donc décliné cette formule générale dans un soin plus riche pour la vieille peau que je deviens.
Si, si, si! J'ai vieilli et il faut bien utiliser les extraordinaires anti-décrépitudes (Merci à Malegria pour cette expression imagée) qui dorment dans mon placard.
Pendant que j'y suis, j'ai rajouté des agents hydratants, histoire d'utiliser un concept marketing qui, en l'espèce, est assez juste: multi-hydratant.
Le parfum
C'est de la rose tout juste élevée par l'encens. Un très bel encens qui vient du Sultanat d'Oman mais qui a été distillé à New-York.
J'avais eu la chance d'en goûter offert par Venezia et j'ai craqué à New York, histoire d'avoir en même temps le yuzu que je convoite depuis longtemps.
"Enfleurage" vend quelques huiles essentielles fort bien choisies par une globe-trotteuse qui raconte ses voyages sur son blog.
J'y achète de temps en temps des produits rares comme un CO2 de café ou un Petit Grain sur fleurs égyptien que je trouve très réussi ...
Le choix de l'huile essentielle d'encens est fait en écho au soothex que j'utilise pour la première fois. Il m'a été offert dernièrement par Moune qui aggrave son cas. C'est un extrait d'encens ( Boswelia serrata) très anti-inflammatoire pour la peau et les articulations.
On en a extrait l'acide bêta boswélique qui est adoucissant et calmant.
Il réduit l'inflammation mais aussi les effets irritants des produits chimiques ou des pH extrêmes. Il a tout à fait sa place dans les soins pour peaux délicates et sensibles. Je crois que la peau de Venezia en boit énormément.
Formule de la gelée de rose
- Phase aqueuse
43% Eau de source
20% HA de rosa damascena bio
10% Bétaïne
5% Silicium organique
3% Extrait hydro-glycériné de rosa canina sauvage fait maison
0.2% Aloe vera concentré x 200
0.1% Gomme xanthane
0.1% Gomme cellulose
- Phase huileuse
5% Olivem 1000
0.3% Antioxydant antiox cos
- Troisième phase
3% Sea silk
3% Silk gel ou biosaccharides gum 1
2% NFF
2% Remodelling intense
1% Pepha-tight
1% arrow root tamisé
0.5% Soothex (merci Moune!)
0.5% Géogard 221
0.3% Parfum (pour 100g de gelée, 7gttes absolue de rosa damascena Florame, 3 gttes HE de rosa damascena Primavera Life, 2 gttes HE Encens d'Oman Enfleurage)
2 gouttes de jus de betterave pour la couleur,
6 gttes d'acide lactique pour ajuster le pH.
Mode opératoire
- Dans un bécher propre, peser l'eau et y diluer la bétaine.
Ajouter l'aloe vera en poudre et mixer
Ajouter les deux gommes et mixer entre chaque ajout
- Ajouter le reste de la phase aqueuse en mélangeant bien après chaque produit.
- Ajouter la phase huileuse
- Porter à 75° dans un bain marie en mixant pendant 5 mn pour former l'émulsion qui prend très vite.
- Faire refroidir en mélangeant régulièrement à la maryse.
- Ajouter la troisième phase dans l'ordre en mélangeant entre chaque produit avec une maryse.
On obtient une gelée à peine colorée avant l'ajout du jus de betterave et qui glisse bien sur la main en étant très confortable.
L'émulsion avant la coloration
La pénétration est douce et quasi-immédiate.
La crème laisse un sillage discrètement parfumé à la rose.
La "multi-hydratation"
Comme le bon Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, on fait peut-être toutes de la "multi-hydratation" sans le savoir. Voyez comment fait Mlk.
Les modes d'action des agents hydratants diffèrent et sont souvent complémentaires. Dans la gelée de rose, il y a:
- des humectants
qui attirent l'eau et la retiennent dans l'épiderme. Ils font partie de notre facteur naturel d'hydratation (NMF ou natural moisturizing factor).
Les ingrédients de ma formule qui copient ce facteur sont:
*la glycérine de mon extrait hydroglycériné de roses sauvages,
*le NFF (composé le plus proche du NMF qui contient de l'urée, du sodium PCA, de lactate de sodium et des protéines hydrolysées),
*l'acide lactique,
*la bétaïne ou triméthylglycine, acide aminé issu de la betterave, également donnée comme anti-âge à 10%.
- des agents filmogènes
qui empêchent la déshydratation.
*Ce sont généralement des huiles minérales ou silicones mais en naturel, on leur préfère les agents émollients que sont les huiles végétales. Elles sont hydrophobes, nourrissent et assouplissent l'épiderme.
Dans ma formule, seul l'olivem est dans cette catégorie.
*Il existe d'autres agents filmogènes qui agissent en créant un "coussin" gélifié plein d'eau à la surface de la peau. Ce sont en général de grosses molécules et je trouve leur effet "repulpant" manifeste.
Dans ma formule, il s'agit du silk gel ou biosaccharides gum1 qui est un polysaccharide, c'est à dire un sucre complexe. On le trouve également sous le nom de Fucogel.
C'est dans cette catégorie que l'on trouve le collagène des crèmes conventionnelles.
Il y a aussi le Sea silk, protéines extraites du monde marin et qui donnent un glissant extraordinaire aux crèmes.
On y trouve aussi l'arrow-root, amidon donc... donc? sucre aussi. J'adore en mettre dans les émulsions pour le velouté qu'il apporte!
J'en oublie certainement...
Les "anti-décrépitudes"
- Le Pepha-tight (R)
qui comme son nom l'indique, a un effet tenseur. C'est un extrait d'algue (INCI/ algae extract and pullulan) couplé à un polysaccharide qui est un ... agent hydratant si vous avez bien lu les lignes précédentes.
On y croit!
- Le Remodelling intense extrait du Spilanthes acmella, une plante appelée "brède mafane" à Madagascar et à La Réunion pour ceux qui connaissent.
Les boutons floraux sont macérés dans du coco fractionné et comme on sait le faire nous mêmes, il n'y a plus qu'à trouver des fleurs fraîches à Paris!
Cette plante est cuisinée en ragoût avec de la viande et a la particularité de donner une sensation proche de l'anesthésie sur la muqueuse buccale. Je ne cours pas après mais c'est une expérience intéressante à faire.
L'extrait de brède mafane est préconisé dans les produits anti-rides et contre les vergetures. Allez, ouste, fini le bla bla!
Voici donc la gelée de rose qui sent bon en petits pots pour mes testeuses les plus proches.
Un flacon pompe s'en va prendre l'avion vers des contrées lointaines où figurez-vous qu'en ce moment, il fait si chaud qu'on est obligé d'aller à la plage et que pour tester l'effet de ses crèmes on doit se pavaner dans son salon, toute nue, avec la clim à fond...
Vous croyez ça vous qui êtes sous les couettes, emmitouflée dans des polaires ?
Pfff! Heureusement que je l'aime celle là!
Delikatessen
Trucs et astuces
Par mlkline
Qui vivra
Par mlkline
Oui, je suis très puérile, mais en l’absence de Michèle la sorcière bien aimée
je manque cruellement de nourritures spirituelles et m’amuse comme je peux
Donc, une petite mise en bouche inspirée d’un baume aloe vera de Melvita
qui donne le pourcentage de certains des composants
J’ai donc préparé un gel d’aloe avec 70gr d’hydrolat de lavande(Biotope )
30gr de silicium organique(Bilby)
et 1gr de Xanthane et gomme cellulose intimement mêlés
et 1gr d’aloe vera x 40 (Miss miss)
+un peu de chlorophyle à l’énergie très solaire
J’ai mixé à la touillette magique, mon gel reste assez fluide et cela n’est pas gênant, tous les éléments etant bien liés
J’ai ensuite prélevé 70gr de ce gel
5 gr de glycérine végétal(AZ)
0,5 d’amidon de mais pharmaceutique
2gr de teinture de thé noir au jasmin(Altaîr)
Bien émulsionné et reservé
9gr macérat de verveine,menthe,mélisse dans palme et jojoba
1gr bk(bioetika)
1gr cire d’abeille blanche
2,5 gr emulsifiant L
1,8 gr d’alcool cetearylique
J’ai fait chauffer cette phase huileuse et à la fonte ai mis mon bol de phase acqueuse dans le bain marie, ai versé ma phase huile dans ma phase acqueuse
en touillant énergiquement, ai sorti mon émulsion réunie à temperature ambiante
en maintenant le fouettage et enfin mis dans un bol d’eau froide
L’émulsion à ce stade est superbe et le restera à l’ajout de la dernière phase
2gr de squalane (Bilby)
0,2gr de fucogel(Crearome)
4gr de sorbitol(Crearome)
et une composition inspirée des essais réussis au vetyver de Venezia
6 lavande fine
6 pamplemousse
3 vetyver
2mandarine+2petit grain bigarade
2 gingembre papillon
1 cannelle tamala dans hv de jojoba
Quelques gouttes de ce nectar très masculin
Je destine ce baume aloe “soft” aux deux seuls Metrosexuels de ma famille
Mon tonton de X années et poussières d’étoiles et mon neveu de X printemps
à la fougue sauvageonne
La crème est d’un joli vert et si quelqu’un a pitié de moi ,je mettrais la photo Bye
Savon carthame/arrow-root
Savonnerie
Par atelierdemichele
L'huile de carthame est très intéressante en savonnerie car elle me permet de remplacer l'huile de chanvre quand je désire un savon clair.
Ces huiles insaturées sont magnifiques pour les peaux à problèmes et même en petite quantité dans les savons, on obtient un résultat qui en vaut la peine.
Pétales secs de carthame
J'ai voulu remplacer l'amidon de riz qui est formidable aussi pour apporter une belle douceur aux savons par de l'arrow-root.
Mon pot d'arrow-root (amidon de Marantha arundinaceae) qui a été stérilisé il y belle lurette, commence à être un peu vieux pour éviter une contamination des émulsions dans lesquelles je l'emploie. Je le recycle donc dans le savon à raison des deux cuillères à soupe restantes pour 1kg et demi d'huiles à saponifier.
Ce savon contient quelques fleurs de carthame sensées garder leur couleur après la saponification comme les pétales de calendula (d'après Susan Miller Cavitch).
Je les ai introduites dans les huiles dès le départ pour qu'elles soient broyées par le mixer.
Ma formule est un peu curieuse car j'ai utilisé un macérat de calendula sur tournesol offert par Mlk ainsi que les fonds d'autres bouteilles qui ont donc imposé les pourcentages.
Formule du savon carthame/arrow-root
450g coco
260g macérat de calendula sur tournesol
225g palme bio
205g arachide bio
150g beurre de karité un peu vieux
125g olive bio
85g cartame bio
Soude et eau pour un surgras de 6% ( carthame et tournesol sont fragiles et je n'ai pas utilisé de vitamine E) ;
Fleurs de carthame.
A la trace: Arrow-root dilué dans un peu d'eau
Huiles essentielles: 30ml lavande fine, 10ml palmarosa malgache, 8ml géranium malgache, 3ml romarin cinéole.
Attention, la trace a été très rapide, il faut se tenir prêt.
J'ai coulé ma pâte à savon dans le moule en bois, réalisé une jolie vague à la surface et prise d'une inspiration soudaine, j'ai mélangé une poignée de gros sel ordinaire avec du curcuma en poudre que j'ai saupoudré sur le dessus.
Tout ça a l'air bien joli n'est ce pas?
Eh bien non, il y a eu une phase de gel massive, le sel est devenu "cra-cra" comme après le dégel et mes savons étaient horribles.
Ils faisaient très sales, ce qui, vous en conviendrez, est un comble pour des savons...
Ils n'ont pas l'air comme ça mais ils sont très laids
Un peu de chirurgie esthétique par dessus et je les ai trouvés un peu plus acceptables, avec ce côté rustique que j'aime particulièrement.
Je me suis offert un tampon "rose" cet automne et tous les savons que je fabrique depuis sont timbrés tamponnés!
Ils ont un mois maintenant et finalement, je les aime beaucoup.
La pâte semble gélifiée, un peu élastique (ils ne sont donc pas très durs) comme avec l'avoine et l'odeur est superbe, un peu sucrée.
Mais bon, j'adooore le palmarosa, j'ai dû en sniffer un peu en venant au monde!
Baume pour lèvres au calendula (tubes ou pots)
Soins des lèvres
Par atelierdemichele
Et voilà ma dernière formule de baume pour les lèvres.
Elle contient de l'extrait de calendula sur huile de coco fractionnée qui est très concentré en actifs apaisants et cicatrisants.
Cette formule peut se couler en pots ou en tubes selon le désir de chacun.
Comme les démaquillants, les textures des crèmes, je trouve que les baumes pour lèvres sont très personnels et rendent le consommateur exigeant:
- il y a les adeptes du tube, ceux du pot,
- il y a les adeptes du brillant, un peu sec,
- il y a les adeptes du baume en bâton un peu dur,
- il y a les adeptes du crémeux, bien gras, qui colle aux lèvres pour longtemps ( j'adore!),
- il y a les adeptes de celui qui peut se mettre sous le rouge à lèvres (j'adore aussi),
- il y a les adeptes du mentholé (je ne comprend pas comment on peut mettre de la fraîcheur sur ses lèvres alors que c'est l'hiver),
- il y a les adeptes du parfumé bien chimique, les adaptes du naturel, les adeptes du fruité, du miel...
Je préfère personnellement les baumes en tubes et j'en fabrique des tonnes pour notre usage familial.
Mes fils peuvent en mettre dans toutes les poches, mon dernier aime en mettre dans sa trousse d'école (je crois qu'il joue avec la molette en douce), je leur en refile tout le temps car ils ne savent jamais où ils les ont mis... Suis-je la seule à avoir ces spécimen à la maison?
A la fin de l'année, en remisant impers, manteaux et cartables, je suis horrifiée de l'état dans lequel finissent ces tubes: ils sont gras, collés au capuchon, écrasés, pleins de poussière.
Bref, je dois les jeter vu le travail et l'énergie que ça demande de nettoyer et récupérer ces tubes.
Je pose des tubes à lèvres partout dans la maison et dans tous mes sacs (comment ça j'en ai trop et j'utilise toujours le même?!).
Celles qui ont les lèvres constitutionnellement sèches comprennent cette obsession à en avoir partout.
Depuis quelques années, je fabrique des baumes en barre pour les mains que j'utilise aussi pour les lèvres car c'est la formule qui leur convient le mieux.
En général je les coule dans de petits moules pour les mains et j'en mets aussi dans les tubes.
Une seule manipulation et c'est efficace.
Je fais un copier/coller de la formule que j'avais donnée sur les Plaisirs de kimitsu:
"J'avais préparé il y a quelques temps des baumes pour les mains en barre, très pratiques avec:
- 120g de gras durs (50g cire abeille, 40g beurre de cacao, 30g de beurre de karité)
- 60g d'huiles (20g macérat de calendula, 20g huile de moringa, 10g de rosier muscat, 10g HV germes de blé)
- 4 capsules de vit E
- 9g arrow root (ou amidon)
- HE palmarosa(7gttes), ciste ladanière (2gttes), hélichryse italienne (3 gttes),mandarine (20gttes) petit grain bigarade(3 gttes) carotte (3 gttes)
1) introduire dans l'ordre dans un bécher l'arrow root, les gras durs et faire chauffer au bain marie.
Mélanger dès qu'ils commencent à fondre et ajouter les huiles fluides sauf rose musquée et germes de blé qui ne doivent pas chauffer
2) bien mélanger et incorporer les huiles fragiles et les HE à 40° environ
3) Couler rapidement dans des moules individuels.
Laisser refroidir 1 journée et démouler.
Cela donne des baumes en barre, au toucher sec grâce à l'arrow-root (ou l'amidon) et plus pratiques qu'un baume en pot.
- le ciste est cicatrisant,
- l'hélichryse lutte contre les hématomes et la couperose,
- le palmarosa est bon pour toutes les affections cutanées,
- la mandarine pour le parfum (attention au soleil), les peaux sèches et est cicatrisant. En l'appliquant, on sent la bonne odeur qui calme aussi.
- la carotte pour les peaux sèches,
- le petit grain bigarade est cicatrisant, anti-inflammatoire et permet de lutter contre les tâches de vieillesse.
Tu peux jouer avec les ingrédients mais la cire d'abeille est indispensable pour durcir ta barre.
En plus ça plait beaucoup !"
Je ne change plus cette formule et je laisse les barres sécher à l'air libre.
Voici les quelques critères indispensables à mon goût pour avoir un bon baume pour les lèvres:
* pour l'architecture, il faut:
- du beurre de cacao
- de la cire d'abeille
- un bon anti-oxydant
* pour traiter, il faut:
- de bons beurres (karité, coco, avocat...)
- de bonnes huiles nourrissantes (j'adore le moringa, olive, tournesol...)
- quelques actifs (bisabolol, allantoïne, D Panthenol, miel...)
* pour la brillance et la glissabilité, il faut:
- du jojoba
- du ricin
- du bisabolol à nouveau
D'autres cires (carnauba, candellila...) peuvent être intéressantes à considérer pour leur dureté quand on veut forcer sur les beurres mous.
Je pense qu'il faut se limiter à 2/3% en association avec la cire d'abeille et du jojoba car elles sont assez sèches à appliquer, ce qui n'est pas très confortable pour les lèvres.
Les végétariens les apprécient dans leurs formules car elles sont d'origine végétale et remplacent alors la cire d'abeille.
Le plus compliqué, me semble t-il, est de trouver la bonne proportion à fabriquer pour ne pas se retrouver avec trop de baumes.
Sachant qu'un tube pèse environ 5g il faut donc jouer de prudence ou faire à la fois des pots et des tubes; les pots servant ensuite de réserve pour fabriquer de nouveaux tubes si nécessaire et si la formule supporte le réchauffage.
Avec 60g, on fait environ 10/12 tubes.
Avec cette formule, j'ai fait à la fois des tubes et des pots pour offrir.
Voici quelques idées de baumes tout simples, pour les lèvres chez Profiteresse, chez Venezia et chez Pat.
Formule du baume pour lèvres au calendula
Pour cette fois, j'ai totalement révolutionné mes proportions habituelles. Ne cherchez pas pourquoi...
- 16g beurre de cacao bio
- 12g beurre d'avocat bio
- 12g macérat de calendula/coco fractionné
- 8g macérat de vanille bourbon sur jojoba/onagre bio (belle idée piquée à Venezia)
- 4g macérat de lavande sur jojoba bio
- 4g cire de jojoba
- 2g cire d'abeille blanche en pastilles
- 0.8g alcool cétéarylique
- 1g D Panthénol (provit B5 pour l'hydratation et l'effet anti-inflammatoire utile aux lèvres gercées)
- 0.2g anti-oxydant antiox-Cos (Il y a de l'antioxydant dans chacun des macérats).
Cette formule donne un baume crémeux, qui glisse bien sur les lèvres avec un léger effet brillant.
Il me manque personnellement un peu plus de cires et d'huiles traitantes pour que ça colle bien aux lèvres ;) mais il traite bien.
Pour faciliter la mise en tubes, il faut les réunir avec un élastique pour qu'ils tiennent bien debout.
Remettre un tout petit peu de baume s'il se forme une dépression au dessus du tube.
Certains baumes ont été parfumés à l'HE de bergamote bergapten-free et un autre au bouchon vert contient un mélange anti-herpès très efficace (tea tree, ravintsara et lavande fine) pour ma belle soeur.
Et vous, avez-vous trouvé votre formule préférée pour lèvres?
Macérâts huileux maison : Extraits végétaux à chaud sur coco fractionné
Faire ses cosmétiques maisons : bien débuter
Par atelierdemichele
L'huile de coco fractionnée encore appelée caprylic/capric triglycerides est une huile fluide, incolore et inodore. Elle est si stable qu'on lit souvent qu'elle n'a pas de limite de durée de vie.
Son usage pour des macérations huileuses à chaud me semble donc tout aussi raisonnable que celles faites sur de l'huile de jojoba.
Elle ne graisse pas la peau et est généralement utlisée en grande quantité dans certains cosmétiques naturels où sa stabilité et sa légèreté permettent des formulations sans silicones.
Cette huile est issue de l'huile de coco hydrolysée puis fractionnée (d'où son nom) pour en retirer les longues chaines de triglycérides plus fragiles à l'oxydation.
La fraction restante est constituée des chaines moyennes que sont les "caprylic et les capric triglycérides" qui sont saturés donc très stables et peu sensibles à l'oxydation.
Ces fractions en font aussi une huile qui ne fige pas du tout mais reste liquide.
Cocotier: Cocos nucifera Palmiers
Je la trouve intéressante:
- pour les huiles corporelles quand on veut un effet "huile sèche" au naturel. J'en avais mis dans mon huile fraîche bi-phasée cet été.
- pour les huiles de massage corporel quand encore une fois, on recherche juste un peu de glissabilité sans poisser la peau.
- pour faire des colorants huileux (macérât d'orcanette, de rocou...) à rajouter en faible quantité dans une émulsion sans augmenter la phase grasse.
J'en fais aussi avec le jojoba qui est stable mais plus cher.
- pour certains baumes quand l'on recherche une vraie légèreté comme avec les baumes à l'acide stéarique.
L'huile de coco fractionnée ne remplace bien évidemment pas l'huile vierge de coco qui apporte encore plus d'émollience et quelques acides gras insaturés.
J'en fais donc un usage raisonné et très précis.
Cet été, j'ai fabriqué un macérat huileux de pétales de roses fraîches sur un mélange de coco fractionné et de coco vierge à chaud car nous avions manqué de soleil.
Avec le froid, cette huile fige et je dois fréquemment la faire tiédir au bain-marie, ce qui me semble un peu dommage et peu pratique.
Venezia utilise un extrait d'orchidée sur coco fractionné dans certains de ses cosmétiques et j'ai trouvé sur le site de The Herbarie, un extrait de calendula "OS = oil soluble" réalisé aussi sur coco fractionné (regardez dans la rubrique "botanical extracts" puis dans "botanical extracts- oil soluble").
*** Il va sans dire encore une fois que cela ne remplace pas un macérat huileux dont on veut profiter des propriétés de l'huile de support. ***
Je garde donc mon macérat de calendula sur soja bio pressé à froid qui est excellent pour les peaux atopiques ou les dermatoses mais qui sent très fort.
Mes macérations sont des triples macérats où je change les fleurs toutes les semaines trois fois.
Elles sont extrêmement odorantes et c'est quelquefois un peu gênant quand on veut offrir un soin traitant parfumé parasité par l'odeur du soja et du calendula.
J'ai donc réalisé un extrait de calendula sur coco fractionné à chaud avec de grandes fleurs de souci offertes par une amie.
Elles ne sont pas certifiées bio mais ne sont pas traitées.
Le séchage est réalisé par cette amie qui me donne aussi des roses et de la lavande manipulées dans d'excellentes conditions.
Ses pétales de calendula sont souples, odorants et d'un jaune soutenu.
Première macération des pétales
Extrait de calendula OS maison
- Dans un bocal en verre propre, tasser les fleurs sèches
- Remplir d'huile de coco fractionné et d'anti-oxydant, Boucher.
- Mettre au bain-marie à feu doux pendant 30 minutes. Filtrer et laver le bocal, bien le sécher en le passant à l'alcool à 90°.
- Remettre l'huile filtrée dans le bocal sec et remplir avec de nouvelles fleurs. Compléter jusqu'à ras bord avec de l'huile de coco fractionnée et chauffer au bain-marie doux pendant encore 30mn.
- Recommencer une nouvelle fois pour obtenir un extrait très concentré, d'un jaune d'or soutenu et très odorant.
Conserver en flacon brun bien bouché.
Couleur jaune d'or du macérat alors que l'huile de coco fractionnée est aussi transparente que l'eau. J'en ai été très surprise car mes autres macérations de calendula sont faites sur des huiles pressées à froid généralement jaunes donc ce changement radical de couleur est peu perceptible.
Cet extrait peut s'utiliser pur ou remplacer une partie des huiles dans les crèmes, les laits, les beurres ou les baumes.
Je préfère fabriquer de petites quantités de macérats (50ml environ à la fois) car on en utilise vraiment peu et je les renouvèle à la saison suivante.
Au cas où j'ai eu les yeux plus gros que le ventre, je les recycle en savon des restes.
Il serait très intéressant de faire d'autres extraits botaniques complexescomme chez The Herbarie avec plusieurs plantes pour avoir des extraits lipidiques sur coco fractionné:
- pour le parfum (vanille, menthe, rose)
- pour toutes peaux (calendula, matricaire, rose, trèfle rouge ou trèfle des prés, saule blanc, sureau noir)
- pour cheveux (ortie, achillée, sauge, lavande, prêle)
La liste peut être longue.
Si vous n'avez pas toutes les plantes mais quelques extraits CO2, pourquoi ne pas faire un extrait lipidique pour peaux sèches matures avec:
- une macération sur coco fractionné de pétales secs de rose, lavande, calendula, camomille matricaire
- quelques gouttes de CO2 de cassis, onagre...
Autre macérat de calendula
Autres idées de macérats huileux
Quand à mon extrait de calendula OS, je viens d'en faire des baumes pour les lèvres dont la formule viendra un peu plus tard.
Il était temps, nous n'en avons plus un seul et il fait encore bien froid !