Le Vert Galant
Savonnerie
Par mlkline
N’est-il pas élégant mon Vert Galant
J’aime ses multiples facettes déroutantes
Toutes surprenantes et charmantes
Mon Vert Galant n’est pas Dorian Gray
Et m’offre sa beauté de corps et d’âme
M’enivre de ses bulles aériennes
M’enchante de ses vertes, vigoureuses vitalités
Me câline et dorlote de son cœur de crème
M’exalte et me transporte de ses caresses
Et chaque jour, habillée de sa mousse d’ivresse
Je me rêve, me vois Princesse en un pays très enchanté
J’y crôaaaa J'y Crois, Quoi J’y crôaaaaa
Le
Baiser
Merci Irénée pour le cadeau
Ouvrons le carnet à façons
550 gr hv d’olive bio
250 beurre de cacao G Detou
250 beurre de coco indienne
100 huile de ricin bio Az
50 huile de noix du Brésil
Pour un surgras de 7
Liquide de dissolution de la soude mélange d’eau florale d’oranger, de menthe et de coriandre de 330 gr
1 coupelle de 2 cs ha lentisque et poudre d’ortie 1cc
1 coupelle de 2 cs ha de ciste et poudre de chlorophylle 1cc
1 coupelle de 2 cs sels de verveine dans 1 cs de ha menthe oranger
1 coupelle de 2cs ha de coriandre+ empâtage blanc az , et 1cc chlorophylle
J’ai travaillé à trace très fine et coulé sur ma pâte de base de chaque côté du gros pot mes différents tons et mis le tout tels quel dans mes moules en partant d’un coin et en toute fin, pour la touche "peace&love, dont nous sommes 1CS et plus d'hv de Chanvre
Le parfum est comme mon Vert Galant, secret et fantasque et boisé et complexe
Allez, je vous en livre un peu
Sur huile de jojoba, macération de menthe nanah, bergamote et poivrée et synergie d’he -
les 3 Menthes
Sauge sclarée
Petit grain, bois de rose, géranium, lavande
Maniguette, genévrier, Pin Sitka, Ylang
Jasmin Sambac et au nez léger et retroussé et après, après aux sentiments!
La menthe Nanah sous forme d'he est fabuleuse pour la peau et le mental mais, et à utiliser avec discernement et aux doses physiologiques, la bergamote a tous les atouts de la lavande et une odeur à se damner pour qui n'aime les lavandes (Werner)
Voici des tutoriaux pour faire fleurir les idées et s'en affranchir par la liberté que donne le partage sur la toile et nos créativités multiples
La tête dans le sable
Savonnerie
Par cshabou
Imaginez, imaginez, une autruche, la tête dans le sable, et bien c'était moi, ce jour là.
Et quelquefois, ce n'est pas plus mal.
Une soirée de la fin septembre dans les années 70, j'attendais mon fiancé au bistrot de la plage, les pieds (pas encore la tête) dans le sable.
La lumière de cette saison magique dans le sud-est baignait la méditerranée de couleurs douces et chaudes.
Ce petit bar était tous les étés le rendez-vous de la bande, garçons et filles qui suivaient sagement papa-maman en vacances, toujours sur cette plage familiale depuis des années.
au fil des arrivées et des départs, mes cousins et moi qui vivions les deux mois d'été sur le sable, retrouvions nos copains.
Nous avions grandi, les uns étaient en Fac, à l'Ecole Normale, les autres à l'armée mais, par nostalgie et pour prolonger cet état d'enfance heureuse, nous revenions tous au camping passer deux ou trois jours.
J'avais donc embrassé Olivier et Michel - gratteurs de guitare-croqueurs de portrait au fusain, doux rêveurs s'il en est – qui faisaient une halte avant de remonter chez eux.
Je les avais laissés pour siroter mon coca et ils se racontaient leur été :
- Michel : "qu'est ce que tu as fait, ces vacances ?
- Olivier : " J'ai bossé deux mois comme barman à St Trop… pour payer mon école d'architecture. Et Toi ?"
- Bah, ne m'en parle pas, j'ai la haine !
- Ah bon !
- Oui, j'avais trouvé un boulot d'homme à tout faire, chauffeur, jardinier, les courses et sorties pipi des toutous chez unVieux Monsieur Riche de N., la ville aux palmiers.
- Et alors ?"
- Et bé, c'était un vieux grippe-sous qui faisait des affaires louches et ne voulait payer personne. Il s'est débrouillé pour me faire porter le chapeau quand un de ses caniches s'est échappé et ne m'a pas payé le dernier mois. Je ne te dis pas l'hiver à la Fac, la galère !
- drôle de loustic, ton patron."
- Oui, et en plus il était bizarre, tous les vendredis soir il s'enfermait à clé dans une pièce et il en ressortait un peu moins grincheux. Mais ça ne durait pas. J'étais malade de curiosité et j'essayais chaque semaine de tourner doucement la poignée de la porte, sans succès.
- Ca a du être terrible de ne pas savoir, rigole Olivier.
- Mais j'ai su, parce qu'un jour la porte s'est ouverte…
- ahhhhh
- Et là, j'ai vu le vieux sortir de la cheminée.
- de la cheminée ?
- Oui, une immense cheminée qui ne devait pas beaucoup servir car elle était toute propre.
- Et tu sais ce qu'il y faisait ?
- Tu me connais, je ne résiste ni aux filles, ni aux mystères. J'ai attendu que tout le monde sorte un dimanche et j'ai regardé dans la cheminée.
- Et ?
- Tu me crois, tu me crois pas, il y avait une étagère cachée tout en haut, pleine de liasses de billets, empilées sur tant de couches qu'on ne pouvait pas les compter.
- Mazette, et tu as fait quoi ?
- Ben rien, mais je le regrette maintenant, j'aurais du prendre le mois qu'il ne m'a pas payé.
- Tu es toujours à temps. Si tu sais comment rentrer sans te faire voir, on y va, je t'accompagne. Tu n'es pas chiche !
Interloqué, Michel, mis au défi, ne peux pas dire non.
Olivier : je peux emprunter la BM de mon père, on fait l'aller-retour en quelques heures et tu manges tout l'hiver.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Je les vis partir avec ce sourire en coin des gentils garçons qui se préparent à faire un mauvais coup.
Et comme j'attendais mon fiancé, j'oubliais aussitôt cette histoire de fous pour rêver aux délices de ma soirée.
Une semaine plus tard, même endroit, même heure, deux agents qui "passaient par là" et que nous connaissions depuis l'enfance, nous interrogeaient, mine de rien :
- Vous le connaissez, hein, Michel R ?
- Oui, bien sûr.
- Vous l'avez vus par ici ?
- Oui, il y a quelques jours.
- Et vous savez où il est allé ?
Et là, j'ai fait comme l'autruche, j'ai mis la tête dans le sable :
- Non, avec Olivier, ils ont dû rentrer chez eux pour reprendre les cours.
Un gendarme un peu observateur aurait pu voir mon toupet caudal frémir sous le hoquet de la rigolade ! Car, la veille, j'avais appris que Michou et le Grand Olivier, sans la BM de papa mais avec une vieille Dyane
poussive avaient avalé la route pour trouver une cheminée VIDE.
Ensuite, ils avaient foncé (!) avec la Dyane et ils étaient rentrés bien tranquilles, à peine déçus car ils n'étaient pas malhonnêtes.
La police, lancée sur toutes les pistes possibles par le morceau de short trouvé dans la niche du doberman (qui avait remplacé le caniche), voulait interroger Michel qui avait travaillé là.
Les deux copains ont joué les anges de vertu, l'enquête s'est arrêtée car rien n'avait été dérobé, sauf un petit bout de fesse d'un gentil jeune homme, qui, le temps d'un voyage en Dyane, s'était pris pour un truand.
Le savon, "La tête dans le sable", grâce à Michèle (merci belle dame) qui m'a offert la graisse d'autruche :
-
300 g de graisse d'autruche
-
300 g d'huile de noix de coco
-
300 g d'huile d'olive
-
200 g de beurre de cacao
-
100 g d'huile de pepins de raisin
-
soude et eau pour un surgraissage à 7
-
20 g de lactate de sodium
J'ai séparé la pâte en deux parties avant la trace.
J'ai mis dans la première partie du curcuma et du paprika mélangés à plusieurs barrinettes qui me restaient du défi (3 des vôtres et 5 des miennes).
A la seconde partie, j'ai ajouté de l'argile verte, de la spiruline et de la stévia.
Pour renforcer l'odeur des barres, en souvenir de mon fiancé, j'ai fait un petit mélange "érotisant" d'après Jean-Charles Sommerard :
Pamplemousse 30, Santal blanc 15, Ylang Ylang 10, Canelle écorce 1, Jasmin 3.
L'odeur de la soude s'est estompée et l'odeur de l'autruche aussi, pour laisser la place à un parfum agréable.
Je voulais essayer de faire comme Venezia (savon cacao-patchouli) un rond de couleur différente au milieu. Mais la pâte, que j'avais continué à tourner à la cuillère dans les deux plats (ça sert d'avoir deux mains) et qui était au stade de la trace normale, restait encore trop liquide. J'ai obtenu un superbe marbré pêche-vert très pâle, avec des dessins que je n'aurais jamais espérés même dans mes rêves les plus fous.J'ai versé alternativement les deux couleurs, sans touiller pantoute (une synthèse d'expressions Sud-Ouest/Québec).
Après un épisode de démoulage assez épique, probablement dû à l'eau ajoutée dans l'argile, j'ai pu le découper au bout d'une semaine.
Je suis contente.
Il mousse bien, une mousse très très crémeuse. Pour les autres propriétés, il faudra attendre encore un peu.
Le savon des sables
Savonnerie
Par Yulaan
Pour mon premier post sur ce blog (je fais partie de la tribu désormais), et en attendant de pouvoir publier mon savon de baptême de savonnier, je vous propose une petite formule de savon toute simple mais néanmoins d'une douceur incomparable après seulement une semaine et demi de cure.
Depuis que j'ai appris à faire du savon, je suis un peu siphonné. J'y pense même la nuit, en m'endormant (quand ça ne me tient pas éveillé !). J'imagine des tas de formes grandioses, des couleurs qu'on obtient les doigts dans le nez, et des ajouts merveilleusement bénéfiquespour la peau.
Mais après quelques essais infructueux où Madame la soude n'était pas de mon avis (par exemple un savon qui aurait dû être blanc qui n'est... pas blanc du tout), j'ai enfin pu me mettre d'accord avec elle et avoir un savon qui ressemble — enfin ! — à ce que j'imaginais avant sa fabrication.
Mon savon des sables a donc une formule toute simple, pour ne pas avoir trop de surprises (comme une trace éclair qui m'oblige à mouler à la truelle !). Je n'ai choisi que de bonnes huiles très émollientes.
Ce qui fait sa particularité, c'est la forte proportion de lithothame que j'ai ajoutée à la trace (très fine, une fois n'est pas coutume) et qui a donné cette couleur si particulière qui m'a fait immédiatement penser au sable mouillé.
De son p'tit nom Lithothamnium calcareum, le lithothame est une petite algue de 2 cm, non fixée sur les fonds marins et toujours immergée.
Cette algue calcaire a la propriété de cristalliser sur son thalle les éléments minéraux contenus dans l'eau de mer, essentiellement du calcium mais aussi du magnésium, du fer mais aussi du sodium, de l'iode, du soufre, de la silice, du manganèse, du fluor, du molybdène, du bore, du cuivre, du cobalt, du nickel, du sélénium, du zinc, de l'argent, du strontium, du titane...
Le lithothame contient également des acides aminés et de la vitamine C, de l’acide aspartique et glutamique ainsi que des alginates.
Le dépôt de lithothame fait penser à la pierre (lithos en grec). On le récolte sur des bancs localisés au large des côtes bretonnes.
Cette algue est particulièrement intéressante en complément de l'alimentation par les substances minérales marines qu'elle contient, mais aussi par sa richesse en carbonate de calcium qui non seulement possède des propriétés anti-acides mais apporte également du calcium sous une forme parfaitement assimilable.
Le carbonate de calcium, excellent anti-acide, neutralise l'acidité gastrique (maux d'estomac, brûlures, reflux) et l'acidité de l'organisme que l'on rencontre dans de nombreuses affections : rhumatisme, tendinites, déminéralisation, crampes, sciatique, gingivites, fatigue chronique…
Quelques informations supplémentaires par exemple, et là aussi d'ailleurs puisque la mienne vient de là.
J'espère conserver une bonne partie de ces propriétés dans mes savons, surtout que le pH du lithothame est naturellement compris entre 9 et 12. Je pars donc du principe qu'il ne sera pas trop sensible à la soude.
Pour accentuer encore la douceur et surtout la mousse de mon savon, j'ai décidé de tester l'introduction de miel dans la solution de soude. J'espère d'ailleurs en conserver une petite odeur caramélisée car je ne parfume pas mon savon.
Mais contrairement à là, je n'ai pas eu de couleur rouge et la température n'est pas montée du tout. J'explique ce phénomène, ou plutôt ce non-phénomène, par ma faible quantité de solution de soude (je n'avais que 300 grs de gras à saponifier) et par l'utilisation d'un bain-marie de glaçons.
Mais trêve d'explication, je vous livre (enfin !) la formule :
34% de blanc de bœuf
24% d'huile de coco
20% d'huile d'arachide
12% d'huile de tournesol
10% d'huile de carthame
Solution de soude (concentration : 31%) pour un surgras de 8%
2 c. à moka de miel diluées dans la solution de soude (pour un batch de 300 grs)
Saponification à température ambiante (20-25°C)
2 c. à soupe de lithothame (AZ) diluées dans un peu d'eau à la trace fine
Indication du calculateur Soap Calc :
Dureté (29-54) : 43
Pouvoir lavant (12-22) : 19
Émollience (44-69) : 52
Mousse (14-46) : 19
Crème (16-48) 24
Iode (41-70) : 67
INS (136-165) : 144
La trace a été assez longue à venir (alléluia !), ce qui est une bénédiction lorsqu'on veut faire des ajouts... (j'ai même fait une danse de victoire)
Petits problèmes rencontrés
- le savon a mis plus longtemps à sécher que d'autres du fait de l'ajout supplémentaire d'eau pour diluer la lithohtame. La prochaine fois, je déduirai cette eau du liquide de dilution de la soude.
- Comme j'ai voulu saturer le savon en lithothame, et que je n'avais aucune idée de la quantité que je pouvais ajouter, le savon s'est avéré un peu friable lors de la découpe. Il aurait mieux valu bien attendre que la saponification se fasse dans le moule pour démouler, couper et faire la chirurgie esthétique (chaque étape a été faite trop tôt...).
En revanche, le savon a vraiment une petite odeur de miel. Je pensais avoir une phase de gel importante, comme lorsqu'on ajoute des produits très sucrés mais il n'en a rien été. Je pense que c'est dû à la faible quantité de savon que j'ai fabriqué.
Je n'ai par ailleurs pas couvert mon moule. J'ai eu un peu de cendre de soude qui accentuait l'effet sablé mais je l'ai fait disparaître à coups d'épluche légume (arme fatale entre toutes).
Mon savon est déjà très doux, et je pense que les bienfaits de la lithothame sont bien présents. Il faudra voir à la fin de la cure.
Ah que c'est bon quand tout va comme prévu !
"Mamadou et Aïcha": Savons exotiques à la crème d'argane
Savonnerie
Par atelierdemichele
Connaissez vous les syllabaires "Mamadou et Bineta" d'André Davesne?
Pour moi qui ai certainement appris à lire dedans (je n'en ai aucun souvenir... mais c'est sûr et certain, je sais lire) un mythe s'effondre.
Mamadou a délaissé Bineta!
Il a succombé aux yeux de biche d'Aïcha. Est-ce que vous vous rendez compte que c'est uniquement parce qu'elle sait fabriquer des savons qui font tourner la tête des hommes?
Je vous le dis moi, que les savonnières sont folles .... mais elles savent ce qu'elles font.
Pauvre, pauvre Bineta!
Allez, je vais lui apprendre à fabriquer des savons à l'huile d'argan enrichis de beurre de karité et de crème d'argane.
Cette pâte beige pénètre très rapidement la peau avec un effet poudré très surprenant.
On croirait de la purée d'amande.
Elle a les propriétés de l'huile d'argan dont elle est issue et devrait être agréable dans un savon comme le préconise Zinette qui me l'a offerte il y a plusieurs mois.
J'ai tourné autour pour en faire un cosmétique (gommage ou masque) mais l'inspiration n'est pas venue ;)
Par contre, j'ai toujours de l'inspiration pour faire des savons...
Pour le fait exotique, j'ai formulé avec de l'huile de noyau de palme artisanale offerte par une amie qui possède une maison au Togo.
Elle y fait extraire un peu d'huile de noyau pour nourrir ses pieds une fois rentrée en Europe.
Elle trouve que seule cette huile affine suffisamment la peau de ses talons. Même le royal karité ne lui fait pas d'effets!
Le fruit du palmier à huile qui pose tant de problèmes écologiques est consommé quasi quotidiennement dans certains pays africains.
On extrait l'huile de palme rouge de la pulpe, elle est riche en bêta carotènes qui sont éliminés pour donner l'huile de palme blanche.
On consomme soit la pulpe, soit l'huile dans une alimentation traditionnellement pauvre en graisses saturées et en produits animaux.
Elle est riche en acide palmitique intéressant en savonnerie pour durcir et stabiliser la mousse.
L'huile de noyau est extraite comme son nom l'indique... des noyaux qui contiennent une amande dure et blanche recouverte d'une fine peau.
Elle n'est pas toujours consommée dans l'alimentation.
Elle est riche en acide laurique intéressant en savonnerie pour apporter une mousse bulleuse à stabiliser avec la palme ou un autre gras dur palmitique ou stéarique.
Comme les huiles de coco et de babassu riches en acide laurique aussi, elle a ce type de toucher cosmétique fin, un peu sec et facile à pénétrer.
Dans cette recette, on peut bien entendu la remplacer par du coco ou du babassu.
L'huile de noyaux de palme se trouve curieusement peu en France. Je pense que c'est parce qu'elle ne fait pas partie de l'alimentation des migrants africains vivant ici.
L'huile de noyau de palme donne des savons bien blancs et durs quand elle est couplée à l'huile de palme.
Dans ma formule, pour faire un savon complètement exotique, j'ai marié:
- des ingrédients évoquant le Maroc: huile d'argan et crème d'argane, huiles essentielles d'orange et de cèdre de l'Atlas.
- à des ingrédients et motifs évoquant l'Afrique noire: beurre de karité, palme bio qui vient d'Amérique latine du coup, noyau de palme artisanal togolais.
Formule des savons exotiques à la crème d'argane
- 35% Huile d'argan bio Merci Moune
- 30% Huile de noyau de palme artisanale (palm kernel oil en anglais) Merci Am...a
- 25% Huile de palme bio
- 10% Beurre de karité du Bénin
Eau et soude pour un surgraissage de 5% augmenté à 7% avec de l'huile de ricin
EPP concentré pour lutter contre le rancissement plus fréquent quand j'utilise de l'HE d'orange.
- Couche foncée
Crème d'argane fondue dans les huiles chaudes (3 cuill. à café pour 300g d'huiles) Merci Zinette
HE Orange douce (1) , cèdre de l'Atlas (0.5) et Petit grain bigaradier (1.5)
- Couche claire
Une pincée de poudre de noyaux d'olive
HE Orange douce (2) et cèdre de l'Atlas (1)
La couche foncée a connu une phase de gel massive et avec une telle proportion de gras durs (65%), la trace a été quasi instantanée.
Je me suis un instant demandée si la crème d'argane avait cette capacité là.
La couche claire est très jolie, légèrement ponctuée de points foncés dus à la poudre de noyaux d'olive que j'ai utilisé seulement une fois dans un exfoliant corporel.
On voit un peu mieux ces points sur la boule en agrandissant l'une des photos.
C'est une poudre très fine qui ne donne presque pas d'effet exfoliant dans le savon car j'en ai vraiment mis très peu (une petite pincée pour 300g de savon).
Je pense que je vais refaire un savon clair avec juste ce pointillé que je trouve vraiment très beau. Ben oui, bien obligée maintenant!
La trace a été tout aussi rapide, la crème d'argane n'est donc pas en cause. La chirurgie esthétique s'est avérée indispensable et m'a permit d'obtenir deux belles boules de savons.
Dès le lendemain matin, j'ai pu découper le pain de savon et m'amuser avec le stylet en inox qui me sert à sonder les cakes pour vérifier la cuisson.
J'ai choisi des motifs africains simples à réaliser à main levée en laissant faire mon imagination.
J'ai volontairement laissé le côté brut et artisanal qui renforce le mood africain.
Dans ma lancée, j'ai décoré les deux faces.
Les photos ont été prises après la fabrication. Il faut songer à épousseter les savons après quelques jours de séchage car le "carving" produit beaucoup de particules.
Les voici tous en famille africaine (avec les tontons, les tanties, les co-épouses, les cousins, les voisins, les oncles éloignés, les demi, les "même père, même mère"...).
Ils sont à la même place sur les deux photos mais présentent leurs deux faces.
Vous pouvez voir que la phase de gel loin de les abîmer donne le même effet de cuisson que les canaris africains (jarres en poterie).
Comme je m'y attendais la mousse est abondante, stable et durable.
La quantité décadente d'huile d'argan (35%) riche en insaponifiables alliée au beurre de karité en fait un Deluxe savon que les miens valent bien.
La crème d'argane me donne l'impression de fixer l'odeur du savon et veloute la mousse. La couche claire qui n'en contient pas produit une mousse plus bulleuse.
Je ne vais pas vous dire qu'il est doux,
ni que je l'adore,
ni que c'est mon préféré,
ni que...
Je vais juste vous dire qu'Aïcha pourra aller en cuisine chercher d'autres recettes de savon parce que c'est sûr, Mamadou va revenir à Bineta!
A moins que... chut, la polygamie est interdite sous nos latitudes!
PS: Message subliminal à une qui se reconnaitra et qui peut être une passeuse de secrets de femmes.
Mon coeur pour toi
Savonnerie
Par cshabou
Imaginez, imaginez, un petit cœur tout rond, tendre, naïf, solitaire mais plein d'entrain, le nez au vent...
...qui un jour rencontra un grand cœur tout brun,
mystérieux et charismatique,
apaisant comme le miel,
attirant comme un aimant.
Le petit cœur tout blanc en perdit son nord, son sud, les points cardinaux mélangées, sa queue de comète ébouriffée au vent du tapis magique qui l'enlevait.
- "il est comment, ton grand cœur tout brun ?"
- "je ne sais pas"
- "Mais comment tu le vois, ton aimant aimant ?"
- "je ne le vois pas, je le respire..."
Que croyez-vous qu'il arriva ?
Le grand cœur a dit : je t'aime, je t'aime, je t'aime, puis il est parti, déjà engagé dans les bras d'une galaxie lointaine et inamovible qui chantait son chant de sirène mère.
Alors le petit cœur s'est brisé en six jolis morceaux
On vit éclore
des fleurs multicolores
au cœur des cœurs.
Poussés par la brise qui console,
ils sont allés se poser sur les six branches d'un même grand arbre.
Le petit cœur tout rond caresse dans son rêve le souvenir d'une belle histoire qui n'a pas existé
et celui de chaudes amitiés bien vraies.
Alors voici mon coeur qui ne bat que pour vous, non, ça on l'a déjà écrit et ce n'est pas moi.
Alors voici mon cœur qui bat, Alléluia !
Les photos :
Un jouet d'enfant pour pouvoir faire des formes de différentes couleurs (ultramarines). Les formes dans les coeurs sont unicolores. (la troisième photo n'est pas contractuelle, je n'ai pas utilisé ces formes glaçons, mais bien celles, coupées en tranches transversales, de la photo du centre)
Les ingrédients :
Savons couleur:
-
42% tournesol
31% coco
27% palme
4 gélules vit E
surgras à 7%
Savon blanc
-
31% Coco
20,7% Blanc de boeuf
17% Tournesol
3,5% Arachide
13,8% Beurre de Karité
7% Macadamia
7% Colza
6 gel vit E
surgras à 7%, un carré de soie et 20g de lactate de sodium
C'est un savon très doux, aux dires de ceux qui l'ont testé (je n'ai pas pu, je n'en ai plus, j'irai me doucher chez ma fille un de ces jours(^_^)
Un grand merci à Mlk et à Michèle pour les photos du savon.
"C. l'avocat" : savon à l'huile d'avocat
Savonnerie
Par atelierdemichele
Pour C. petite fille pétillante, j'ai fabriqué des savons à l'huile d'avocat très simples et très doux.
Synonymes de doux: affectueux, agréable, aimant, amoureux, angélique, bénin, câlin, calme, caressant, clément, coulant, débonnaire, délectable, délicat, doucereux, douillet, exquis, harmonieux, inoffensif, léger, lisse, moelleux, onctueux, ouaté, paisible, placide, reposant, sage, satiné, savoureux.
Hi, hi ... ça ne fonctionne pas toujours, hein?
On n'a pas trouvé mieux que de dire des savons DOUX. Assumons donc notre pauvreté crasse en matière de vocabulaire saponaire (?!)
L'huile d'avocatest une excellente huile à saponifier à mon goût.
Elle contient beaucoup d'insaponifiables comme le beurre de karité et je trouve que le résultat se sent même à 5% d'une bonne formule.
Je pense que c'est une huile souvent méconnue tant en cosmétiques qu'en savonnerie. Je la trouve formidable en association avec l'huile d'olive pour les peaux sèches.
J'ai eu la chance de recevoir l'an dernier, une excellente huile d'avocat bio extraite à froid artisanalement et pour ne pas la perdre, j'ai fabriqué une fournée de savons.
Afin de maintenir sa couleur vert-printemps, je n'ai ajouté ni plantes, ni lait.
Ces ingrédients peuvent influer sur la couleur finale et la rendre plus proche du vert olive comme dans le savon "Lait de chanvre à l'avocat".
Ma poulette C. le valant bien, je n'ai utilisé que des huiles issues de l'agriculture biologique, aucun parfum et un moule de fillette qui plait tout autant aux grandes filles (moi la première).
Les mini-filles l'assumant bruyamment ou de manière bien plus ostentatoire...
Formule du savon "C. l'avocat!"
- 31% Huile de coco extra-vierge bio
- 27% Huile de palme bio
- 20% Huile d'avocat bio
- 12% Huile d'olive de Sicile bio
- 10% Huile de colza bio
Soude et eau pour un surgras de 7%
Plein de Soie Tussah
2% Huile de jojoba bio à la trace
Le démoulage a été fait le plus tard possible (72 heures) pour laisser la saponification se faire tranquillement dans le moule.
Je trouve qu'un démoulage trop rapide favorise la formation de cendre de soude.
La cendre de soude, qu'est-ce?
S.M.Cavitch dans son excellent "Soapmaker's companion" Storey Editions indique que c'est une question à 1 million de dollars!
On a toujours affirmé qu'il s'agit de carbonate de sodium produit par la réaction des molécules de soude et le gaz carbonique de l'air.
Or elle a pu faire tester cette cendre par un chimiste et il n'y a trouvé aucune trace de carbonate de sodium...
Il s'agirait probablement d'une poudre de savon sec qui se formerait dans des conditions variables en fonction des paramètres de la saponification qui nous le savons tous sont très ... variables.
De toutes les façons, la cendre de soude n'est pas dangereuse, c'est un problème purement esthétique.
La petite C. a aussi un papa, une maman et deux grands frères.
Ils ont reçu un grand savon de composition identique, moulé en rectangle à peine texturé qu'ils découperont au fur et à mesure de leurs envies ou besoins.
Je trouve que beaucoup de personnes sont très touchées et excitées à l'idée de couper eux-mêmes leur savon. C'est un luxe supplémentaire je crois.
Je le fais autant que possible quand j'offre des savons fabriqués exprès pour quelqu'un.
La couleur est exactement la même dans les deux types de moules.
Mais il y a un "Parfum vert d'Ailleurs" pour les grands:
- Niaouli de Nouvelle Calédonie
- Cyprès de Madagascar
- Eucalyptus globulus d'Inde (merci Chabou)
- Romarin de Madagascar
- Petit grain combawa de Madagascar
à parts égales.
Alors, vive le printemps et vive les savons verts toujours très jolis et ... très DOUX !
Promenade indienne
Savonnerie
Par cshabou
Imaginez la fin de l'après-midi, juste au moment où le soleil descend sur le golfe du Bengale.
Imaginez la Promenade qui surplombe l'océan, il fait chaud et doux, la brise qui vient de l'eau étend un voile poudré sur les flâneurs, toutes couleurs mélangées, qui savourent lentement la paix du soir, se rafraîchissent d'un pas lent, mangent des barbapapas en sachet rose fluo, content fleurette discrètement à leur promise dans une débauche de saris colorés et de rires aigus. Les enfants courent, le marchand de flûte aimerait bien en vendre une, la mendiante tend la main et le sourire, le policier tire sur sa moustache d'une main et tient son gros bâton serré de l'autre.
C'est l'heure ou le corps fatigué se relaxe, l'esprit se ferme au travail et s'ouvre au repos, le cœur s'interroge.
C'est l'heure ou je vais, dans cette salle aux immenses fenêtres sur l'océan, plier mon corps et mon souffle au yoga, puis aux mains de la masseuse qui dispense les soins Ayurvédiques, avec un en-cas de fruits frais prescrit par le docteur, vous savez, celui qui parle à la télé tous les matins.
Une grande table en palissandre qui brille dans la pénombre, luisante d'huile odorante, glissante comme une patinoire, surmontée à la tête d'une suspension, un entonnoir en bois. Sur le côté, des gros tampons de tissu blancs, remplis d'herbes, posés comme des rochers-coco , en ringuette.
Amritha arrive et mets les tampons à chauffer sur une plaque posée sur un petit réchaud. Elle en allume un autre sous l'huile préparée en fonction de mon dosha que le médecin avait évalué et de mon affection : une sciatique rebelle.
Elle met en place le petit pagne fait de bandes de coton neuves (et à usage unique, ouf), qui protège l'intimité et du contact avec la table.
Ensuite, elle tourne le petit robinet de l'entonnoir et mon front s'inonde d'huile tiède, un glissement de soie de la racine des cheveux au creux de la nuque, 10 minutes de doigts de sésame, palme, neem, et herbes mystérieuses, ancestrales et bienfaisantes qui s'écoulent doucement.
On essore les cheveux.
Puis vient le combat du corps contre les tampons ou plutôt des tampons brûlants contre le corps déjà chaud, un tampon-à-corps violent, que les muscles d'Amritha connaissent et aiment bien.
On voudrait crier "grâce" mais c'est pour la bonne cause.
Et vient la récompense, le massage attendu. De l'huile sur les jambes, de l'huile sur le dos, de l'huile sur le torse, et Amritha masse, passe et repasse, malaxe, ouille !, pince, tape, sollicite, frôle, regarde l'heure et "c'est tout pour aujourd'hui", en Tamoul.
Et MAINTENANT……comment vais-je me débarrasser de toute cette huile avant de remettre ma robe légère ?
Pendant les minutes ou le soin fini, on médite les yeux fermés, le corps gras, et les bras frissonnants (ben oui, il peut faire froid après un massage même si la pièce est à 25°) Amritha est passé dans la salle de bain –je vous ai dit que c'était un établissement de luxe, pour bourgeois pondichériens ou touristes prêts à faire un effort financier pour leur santé ? – pour se laver. Je n'ai jamais su si elle faisait une toilette complète après chaque patient ou bien si j'étais sa dernière "massée", et qu'elle profitait des bienfaits d'une douche chaude avec l'eau courante (auquel cas elle avait bien raison).
Ensuite, descente oh combien périlleuse de la table super glissante, j'avais trouvé le coup à la seconde fois, une main sur un montant, l'autre bien accrochée sur le rebord d'en face, on bascule une jambe, on trouve la dernière marche de l'escabeau, on bascule l'autre et on descend comme sur des œufs car la plante des pieds a eu elle aussi sa ration d'huile. Pas question de glisser non plus sur les quelques mètres qui me séparent de la toilette, je ne pourrais pas me recevoir sur le sol, mes mains tiennent le pagne, qui lui aussi, glisse.
Salle de bain moderne occidentale, douche chaude, un vrai luxe et l'espoir de retrouver sa peau à peu près normale selon les critères sud-indiens : humide mais non grasse.
Bon, mais où est le savon ?
Regards affolés, comment-non-c'est-pas-possible-je-ne-pourrai-pas-me-rabhiller-comme-ça.
Puis l'œil se fixe sur une cuvette remplie de poudre marron, qui sent bon les herbes. Ca doit être ça le savon.
Je prends de la poudre, je la mouille, je frotte mes cheveux, je me badigeonne de la tête aux pieds, je rince à l'eau brûlante ….et je suis toujours aussi grasse. Mais ma peau sera toute douce demain, non agressée, et ce lent malaxage donne à la toilette une dimension de soin, avec l'impression de faire quelque chose pour son corps, pas seulement un acte social et hygiénique avant de partir travailler.
Le lendemain, j'arrivais avec savonnette et shampoing et je décidais d'acheter la "poudre à laver" (le corps, pas le linge) pour en faire quelque chose une fois rentrée.
Donc acte, voici le savon aux herbes lavantes ayurvédiques, achetées dans un magasin indien et bio. Cette poudre est fabriquée, selon une technique ancienne et manuelle, dans une boutique que j'espère voir un jour.
Les herbes utilisées sont très répandues en médecine ayurvédique, elles ont des propriétés externes et internes.
Poudre de bain Ayurvédique (Snan Raj)
Asal Snan Raj est un mélange unique de 13 plantes naturelles, réduites en poudre manuellement dans des proportions précises. Ce produit pur à base de plantes est la solution la plus efficace pour le bain, sans rejet de produits chimiques dans les effluents tout en fournissant des éléments nutritifs pour le sol.
Contenu:
Cyperus esculentus (Nagar Moth)
Cassia tora graines (Puvadia Beej)
Nordostachys Jatamasi (Jatamasi)
Curcuma Amada (Amba Haldi)
Curcuma Longa (Haldi)
Acorus Calamos (Ghoda Vaj)
Neem Leaf (Neem Patti)
Emblic Myrobalan (LBA)
Chébulique Myrobalan (Disques)
Belliric Myrobalan (Behda)
Hedychium spicatum (Kapur Kachari)
Snan Raj est une combinaison ancestrale d'herbes ayurvédiques fines et traditionnelles, utilisées dans les anciens bains royaux. Lorsque cette poudre de bain est utilisé régulièrement pendant quelque temps, elle a la propriété mystique unique de changer l'Aura du corps et de donner du lustre et de l'éclat à la peau. Ces herbes suppriment les cellules mortes de la peau et ouvrent les pores, mais aussi libèrent les toxines du corps.
Propriétés thérapeutiques : guérison des affections cutanées mineures et également protection de la peau contre les piqûres d'insectes. Rincer à l'eau tiède. Laisse la peau souple, douce et fraîche. Appliquer ensuite l'eau de rose Asal.
La formule ce savon "Promenade Pondichérienne" , non vegan :
200g de graisse de canard
193 g hv olive bio
250 g hv coco
193 g hv colza bio
160 g hv Palme bio
50 g acide stéarique
50 g hv Ricin
A la trace fine :
150 g de poudre de bain Asal
un carré de soie dissout dans la soude
Soude et eau à calculer
Ce savon est d'une magnifique couleur chocolat noir, impossible de me souvenir des he que j'y ai mises, il sent bon le savon de Marseille et, comme j'ai directement versé la poudre indienne dans la pâte, il est exfoliant. J'aurais pu faire gonfler la poudre dans de l'eau et diminuer le liquide de dilution de la soude pour un effet plus lisse, peut-être ^_^
Utilisation: Dissoudre 1 cuiller à soupe. de Snan Raj dans suffisamment d'eau pour obtenir une pâte lisse. Faire tremper une nuit ou pendant au moins 3 heures. Frotter doucement sur le corps et le visage dans un mouvement circulaire.
JJ&n'Ola
Savonnerie
Par cshabou
- "Tu ne vends plus des noix de lavage ? Remarque, je trouve que ça ne lave pas si bien que ça...
- "non, je termine les quelques paquets qui me restent. En fait, je trouve que ce n'est pas écologique, il faut les faire venir de loin. Pourquoi, tu en voulais ?"
- "non, enfin oui, juste un peu pour essayer d'en ajouter dans un savon, je crois que c'est émollient et adoucissant, en plus, c'est sensé faire baisser le pH..."
Petite conversation entre amies, mon amie M., de la chorale, et moi, un dimanche matin sur le marché où elle a un petit stand de produits d'entretien bio et de ses propres fabrications, des brumes de maison bio aux He variées, qu'elle fait sentir sur des petites formes en feutrine, mignonnes comme tout.
La papotte terminée, je suis repartie avec une vingtaine de noix pour en faire une décoction et dissoudre la soude d'un futur savon avec.
Le futur a été presque présent car j'ai lancé l'opération dès mon repas terminé.
J'avais une petite idée en tête, cette histoire de pH qui pourrait faire évoluer la capricieuse orcanette et je voulais savoir comment.
J'ai donc changé les huiles, les proportions, l'huile d'infusion de l'orcanette en conservant quand même deux cuillères à café de poudre rouge pour le batch de 1500g.
Un petit topo sur les noix de lavage, controversées néamoins :
"Les noix de lavage sont issues du Sapindus Mukorossi, ou l'arbre à savon, qui pousse en Inde et plus particulièrement dans les contreforts de l'Himalaya, est utilisé comme détergent par les indiens. Le Sapindus Mukorossi (ou savonnier, arbre à savon, soap berry) n'est pas toxique et est utilisé en médecine Ayurvédique pour guérir les maladies de la peau (cf. Encyclopédie botanique).
Les indiens les utilisent depuis des siècles comme lessive naturelle ou shampooing.
En automne, elles sont récoltées mûres lorsque leur couleur est dorée. Ensuite, elles sont séchées, décortiquées, séparées et empaquetées dans des sacs de toile.
On utilise uniquement les coques des noix car elles contiennent une substance aux propriétés nettoyantes remarquables : la saponine.
La saponine se dissout au contact de l'eau et opère comme une lessive naturelle."
Et pourquoi ce nom là à ce savon ?(vous avez remarqué, j'adore vous faire languir)
Et bien, j'ai la chance d'avoir rencontré deux copains, l'un en chantant, l'autre en taillant un saucisson géant sur une antique machine à main, celle à couper le jambon, ça glissait, ça poissait, c'était tout gras, on ne se connaissait que depuis quelques minutes mais la coupe du saucisson géant, ça lie l'amitié rapidement.
Et de fil en aiguille (ok, je vous épargne la couture), ils m'ont fait une proposition que je ne pouvais pas refuser : ils allaient venir avec du matériel et me feraient un petit labo dans un coin de mon appart. P'tit labo, ça te parle mon amie M. ?
Je m'étais promis de donner leur nom à la première chose que je ferais dans cet endroit super, installé avec un petit bac et l'eau courante, une plaque chauffante électrique et un marbre qui passe au nettoyage très facilement.
Merci les gars, c'est un savon qui portera vos deux noms, certaines remarqueront la coïncidence avec mon logo, ça n'a rien à voir, mais là aussi, il y a une belle conjonction, de celles qu'on ne peut pas inventer tellement c'est impossible à croire.
Bon, ça vous laisse froids, mes histoires de copains, vous avez tort, vous avez tort, c'est le sel de la vie, l'amitié ; l'amour c'est trop violent et compliqué mais l'amitié...
Alors, je reviens à mon savon :
Huile de coco 26,31%
Huile de palme bio 20,11%
Beurre de karité 6,82% macéré à chaud avec 2 càc de poudre d'orcanette
Beurre de cacao 3,41%
Huile d'olive 26,31%
Huile de pépins de raisin 17,04% macéré à froid avec gingembre frais et cardamome
20 g de lactate de sodium
Soude diluée dans un bain de glaçons avec la décoction des noix de lavage.
Aloé véra, sea silk dont la date de péremption allait vite arriver
Et ?
...J'ai suivi avec effroi la transformation dès le mélange, de la couleur de l'orcanette : rose, violet, vert émeraude et vert pisseux, pas très clair, ni très foncé, bref, pour le pH, je repasserai !
On ne rit pas, Mlk !
Il sent synthétiquement très bon (égyptian musk) mais il a une douceur incomparable, une mousse crémeuse et dense et un look rigolo avec ses inclusions.
J'ai appris par un copain savonnier que quelqu'un faisait et vendait des savons artisanaux auxquels il ajoute du jus de noix de lavage. Il m'a donné le nom de son site, mais rentrée à la maison, je l'avais oublié (!)
Je n'ai donc rien inventé, mais j'ai pu vérifier que mon orcanette se moquait franchement de moi, des théories et du pH.
LALI : Savon pour le visage
Savonnerie
Par atelierdemichele
Chaque région, ville ou pays du monde m'inspire des images, des odeurs, des poncifs (banalités, clichés, stéréotypes...) tout à fait assumés.
Je fabrique des savons , des tas de savons, d'autres savons, encore des savons et d'autres cosmétiques en les baptisant du nom d'un continent, d'un pays ou d'un adjectif s'y rapportant.
Quand je ne copie pas carrément un savon issu d'un blog du pays en question!
J'ai envoyé un ami m'acheter de l'huile de son de riz dans une boutique japonaise de la capitale.
Il est revenu sans l'huile mais avec un savon curieux, dépaysant en diable quand on sait avec quoi il est fabriqué.
Du coup, je l'ai renvoyé dans le même magasin avec pour mission de me ramener l'ingrédient en question et l'huile de son de riz.
Si possible hein, sans vouloir le commander... tout ça, tout ça.
Il en est revenu avec les deux!
Savon de riz "Dassai" pour le visage
Hô, Hôô, bonheur et excitation!
Je me suis mise en cuisine le soir même puisque j'avais déjà écrit des tas de formules différentes, esquissé la forme, les couches, calculé la soude, imaginé le moule, choisi les autres ingrédients.
Et voilà le résultat:
Mais qu'est-ce donc cet ingrédient mystère?
C'est la lie de saké (mon savon s'appelle LALI, vous vous souvenez?).
Le saké est utilisé en guise de produit de beauté pour ses effets hydratants et éclaircissants du teint.
Il est supposé réduire les tâches de rousseur et les tâches de vieillesse grâce à la présence d'acide kojique, un anti-oxydant.
Voici un article (en anglais) très instructif sur l'utilisation de saké en cosmétique mais ne prenez pas les informations prosélytes pour les éclaircissants naturels (ac. kojique, arbutine) versus chimiques (hydroquinone...)
Vous trouverez sur le blog de Lolitarose,
.son savon des rizières au saké,
.une crème doudou des filles de l'extrême au saké,
.ainsi qu'un excellent article sur la recherche du teint perdu (rituel de beauté japonaise II).
Il m'est impossible de faire les liens sur son blog, il doit y avoir des caractères spéciaux que je sais pas éliminer. Help please!!!
L'acide kojique a été présenté comme l'une des alternatives naturelles pour diminuer la production de mélanine par la peau.
Vendu sous plusieurs noms et extraits: Dermawhite HS, Phytoclar, Rice extract "COS", Vegewhite... il sert également pour des peelings.
Ils permettent cette peau diaphane dont les japonaises sont friandes.
Mais des études récentes ont fait état de risques potentiels pour la santé (thyroïde, foie) à partir de 0.1% d'acide kojique, ce qui est vraiment très peu compte tenu des approximations de pesée dans les cosmétiques faits maison et du risque d'accumulation dans l'organisme.
Les crèmes dépigmentantes en contiennent au moins 1% si ce n'est plus.
Il n'est donc pas conseillé d'en incorporer soi même dans ses cosmétiques. Les dangers de certains produits dépigmentants sont bien réels et consternants.
Quelques infos ici, ici et ici
D'autres études viennent contredire cela car de nombreux pays consomment des aliments riches en acide kojique normalement considérés comme excellents et même bénéfiques pour la santé (graines de soja, extraits de soja, tofu...).
Que faire?
Il va sans dire qu'encore une fois un aliment ou une plante est constitué de nombreux actifs qui agissent en synergie et que l'on ne peut en résumer les bienfaits à un seul de ces constituants.
La notion de totum en phytothérapie me semble être un principe de base.
Bref, considérant qu'il n'y avait aucun danger à utiliser un cosmétique à base de soja, de saké ou de lie de saké, j'ai fabriqué mon propre savon à la lie!
Tout d'abord, il faut savoir que comme toute lie qui se respecte, la lie de saké (qui a beau être japonaise) ne sent pas très bon.
Au mieux, on trouve que ça sent la fondue savoyarde avec beaucoup de vin.
J'en ai fait sentir à un haut-savoyard, maître ès fondue, qui après l'avoir humé, m'a regardée comme si en disant cela, je l'avais insulté. Lui, sa mère, son père et même ses ancêtres avant lui!
Fort heureusement pour moi ^_^ il ne peut pas me soupçonner d'en vouloir à toute sa descendance qui trouve que ça sent bien la fondue à la fin du repas quand on gratte le fond du caquelon ...
La lie de saké ou saké kasu est utilisée dans la cuisine japonaise (je n'ai trouvé que ces recettes de soupe miso et plat de poisson ou viande tous deux à la lie de saké).
Un essai apparemment réussi de chocolat à la lie de saké a été réalisé par Jean-Paul Hévin, chocolatier parisien.
Le saké kasu se présente comme une pâte souple facile à découper en morceaux.
Pour l'introduire dans le savon, je l'ai mixé dans de l'eau bouillante, filtré pour retirer les résidus trop exfoliants puis mis à congeler en glaçons.
J'ai utilisé cette lie directement en pâte exfoliante sur le visage.
Ce n'est certes pas pratique mais j'en suis ressortie avec un teint mat, poudré peut-être légèrement trop astringent pour une peau sèche mais le teint est indubitablement plus net.
L'effet est éphémère mais j'imagine qu'en guise de masque coup d'éclat, c'est parfait! Rassurez-vous tout de même, je n'ai pas changé de couleur!
Cette eau de lie a été introduite à la trace pour l'une des couches du savon.
Pour l'autre, j'ai dilué la soude dans l'eau de lie.
Entre les deux couches, j'ai saupoudré une minuscule pointe de poudre de thé vert matcha à travers les mailles d'un tamis en inox comme ici.
La présence d'alcool fait gonfler la solution caustique. Normalement il faut faire éventer l'alcool avant de fabriquer la lessive de soude (pour les savons à la bière par exemple).
L'éruption caustique peut s'avérer dangereuse.
Ne prenez donc pas de risques, mettez vos gants (évident n'est-ce pas?) et faites le dans un récipient haut posé dans l'évier pendant toute cette opération.
Astuces pour séparer deux couches de savon par une poudre
- En mettre très, très peu.
En séchant la couleur des poudres "bave" toujours dans la pâte à savon donnant l'illusion que la couche est plus épaisse.
- La saupoudrer à travers un tamis très fin idéalement en inox.
Répartir une fine poussière sur toute la surface sans revenir sur vos pas. La couleur semblera unie au séchage.
- Ajouter la seconde couche de savon peu de temps après la première et travailler à la trace moyenne ou épaisse si vous voulez une ligne droite.
S'aider éventuellement d'une cuillère pour ne pas abîmer la surface.
La poudre de matcha est ici à peine perceptible et pourtant la ligne dans le savon est bien visible.
Le savon Dassaï a pour INCI: Sodium hydroxydesoja (c'est écrit collé), acides gras, lie de saké. Je choisis donc de fabriquer le mien avec le plus possible d'huiles fluides et peu de détergence.
Formule du "Savon Lali" pour le visage
- 58% Huile de soja bio
- 40% Huile de son de riz
- 2% acide stéarique
Sirop de riz bio
Vitamine E
Soude pour un surgras de 7%
Couche claire: Eau de lie de saké à la trace
Couche foncée: Soude diluée avec l'eau de lie
Poudre de thé vert matcha entre les deux
Fabriqué au fouet à main bien entendu! La présence d'alcool dans la lie aide formidablement à accélérer la trace qui ne viendrait jamais avec ce type de formule.
La couche foncée trace plus vite que l'autre.
Savons à la lie de saké ici et ici
Particularités de la formule
Uniquement des huiles fluides (soja et son de riz) pour la douceur d'un nettoyant prévu pour le visage et juste 2% d'acide stéarique pour durcir un peu ce savon qui augure d'être très mou.
** Huile de soja
L'huile de soja semble être mal considérée en savonnerie dans deux de mes livres sur les savons car elle serait peu chère (!) et de peu de valeur pour la peau.
Peut-être parce qu'elle constitue la majeure partie des huiles végétales des margarines aux USA et en Australie où elle est hydrogénée, certainement issue d'OGM et extraite par solvants.
Si sa particularité d'être hydrogénée est catastrophique pour la santé humaine dans l'alimentation, il n'en reste pas moins que l'huile de soja, pressée à froid, issue de l'agriculture biologique est surtout riche en omega 6 (acide linoléique) et omega 9 (acide oléique)... comme plein d'excellentes huiles végétales!
Elle forme peu de mousse et est une excellente alternative aux graisses animales pour qui veut des savons vegan.
Mes divers essais avec cette huile en très grande quantité (30/40%) montrent qu'elle est plus douce pour la peau lorsqu'elle est combinée à de l'huile d'olive.
** Huile de son de riz
Magnifique huile à saponifier!
Elle présente des caractéristiques étonnantes dans le savon pour une huile liquide:
. elle donne des savons qui moussent très bien,
. elle est peu rancissable grâce à la présence d'un anti-oxydant spécifique, le gamma-orizanol.
mais les savons à l'huile de riz passent volontiers par une phase de gel et ils collent un peu plus aux moules.
Dans une bonne formule équilibrée en gras durs comme l'huile de coco, ça colle moins.
Dans ma formule presque uniquement constituée d'huiles fluides, j'ai saponifié à basse température et coulé en moule large et plat sans isolation. Il n'y a pas eu de phase de gel.
**Acide stéarique
Comme la cire d'abeille, il permet de durcir un peu les formules de savons.
J'en mets en général 2 à 3% jamais plus pour ne pas avoir un savon cassant et "tirant" sur la peau.
L'acide stéarique est souvent issu d'huile de palme et c'est l'indice de saponification de cette dernière qui est généralement retenu dans les calculateurs.
**Sirop de riz bio
Parce que le sucre dans les savons majore la mousse alors formée de larges bulles très stables.
Il est possible d'ajouter 1 à 2 cuillères à café de sucre (dissout dans un peu d'eau) ou de sirop de sucre par kg d'huiles
-soit dans l'eau froide avant la soude,
-soit à la trace.
L'ajout de sucre ou de sirop de sucre dans la solution de soude chaude risque de le faire caraméliser.
Le sirop de riz n'est rien d'autre que du sirop de glucose produit à partir du riz. Je l'ai introduit en même temps que la vitamine E dans mes huiles tièdes, ça marche aussi très bien.
Et il participe à la référence au Japon évidemment!
Formule générale d'un savon visage japonais
- 58% huile de soja, huile de sésame blanc bio
- 40% huile de son de riz
- 2% acide stéarique (pour durcir un peu plus, monter à 3% et diminuer l'huile de soja et/ou sésame à 57%)
Soude/eau de riz ou lait de soja, crème de riz très fine, sirop de riz, vitamine E et un peu d'alcool de riz pour accélérer la trace.
Mon savon LALI met une éternité à sécher, il est encore souple trois semaines après la fabrication.
Il est très doux, peu détergent et bien joli. La ligne de thé vert a bruni et est plus nette.
Je suis très agréablement surprise par sa mousse bulleuse qui n'est pas gluante comme celle des savons 100% olive. J'en utilise une petite boule faite avec les chutes une fois par semaine en guise de démaquillant le soir.
Comme le savon fait maison est basique, il vaut mieux mettre une crème après usage.
Je pense qu'ils méritent encore un long séchage.
Le savon dassai original étant foncé, j'ai recommencé en utilisant beaucoup plus de lie de saké (150g) pour diluer la soude.
La formule est plus classique mais très riche en huiles diverses et douces dont de l'huile de sésame noir:
30 coco, 16 cacao, 12 colza, 10 karité, 10 olive, 10 sésame noir, 5 tournesol, 3 autruche, 2 jojoba, 2 ricin, sirop de riz bio, eau, lie de saké, soude pour un surgras de 8%.
Grâce à cette composition, il est très doux (Loulou, j'ai besoin de ton vocabulaire soutenu!). Il mousse fin et bulleux.
Il est bien joli ce second dassai n'est-ce pas?
Mais alors quelle odeur de fond de caquelon!!!
Soit le vrai dassai ne contient pas beaucoup de lie, soit son alliance avec l'huile de sésame noir n'est pas recommandée dans un savon.
Dire que j'en ai fabriqué 1.5kg !
My sweet little V
Savonnerie
Par mlkline
Une fin de journée encore ensoleillée et pourtant entre chien et loup
En cheveux et caleçon siglé de chez « Bouzou » je m'apprête à enfourner mes derniers nés
enfants de soude et de gras à l'abri de refroidissements fatals
la porte d'entrée claque et un juvénile « Bonjour tout le monde » retentit emplissant
la maison de sa vitalité
Une poupée juchée sur des talonnettes chinoises et emmitouflée d'une moumoute sibérorusse
me colle un baiser sur la joue, jette un œil désabusée sur mon savon, regarde à nouveau
et là, là, j'en tremble encore d'aise et de contentement
Sa bouche s'arrondit de « oh!oh!oh! »
s'élargit de « ah! Ah,
s'ourle de « c'est trop trop beau » maman t'es trop mignonne
et dans la foulée pleuvent les recommandations , interdictions
« tu ne les tripotes pas, tu ne les démoules pas trop tôt »
et devant ma mine déconfite après ces remontrances, se permet même de préciser
« tu ne m'as pas tripoté la fontanelle comme cela! non » alors pareil, tu les laisses tranquilles
un grand sourire et un bon gros baiser à nouveau et nôtre petite danse tribale à nous
Formule du sweet little V
J'ai repris celle ci car j'en aime les qualités, les seuls changements ont porté sur les poudres
utilisées et l'ajout de 50 gr de lait de coco mis dans les huiles déduit de la quantité de liquide
eau de rose indienne+ eau de kewra et eau pour diluer la soude
j'ai réservé aussi une partie pour diluer mes poudres
kewra et rose 1cs pour 1cc de rhubarbe
kewra et rose 2cs pour 1cc de indigo mélangée à quelques grains d'ester de jojoba bleus pilés (Jo le biwil de thomaelle)
La très mauvaise idée, d'impliquer encore dame orcanette sous forme d'une cs macérée dans colza
elle m'a donné un très vilain vert glauque,fort heureusement , utilisée sur un tout petit pot de pâte et quasi oubliée et mise dans de petits moules
J'ai donc ma pâte de base à trace très fine crème pâle
divisée 1 pot avec rhubarbe
1 pot avec jojoba bleu et indigo
1 pot avec orcanette dans colza
1 pot pâte de base crème
Et jeu sur les diverses traces pour déposer mes différentes couleurs et tenter un quadrillage et perpendiculaire et horizontal à l'aide d'une très fine et longue baguette
Les cœurs sont obtenus aussi en jouant sur les traces et en déposant ma deuxième couche à la cuillère et en aplanissant de son dos, d'ailleurs mon coeur le savait que ceux là pouvaient lui plaire, j'aurais peut être dû les nommer
"La gloire de ma mère" ih!ih!