Alambic, distillation & Co !

Secrets de fabrication

Par syllvie

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Au printemps, la nature s'éveille de toutes parts et on a envie de fabriquer :
des teintures, des macérats et des hydrolats !!!!

 

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J'ai la chance d'habiter un endroit assez préservé près de la mer, de sites sauvages de type méditerranéen où, je récolte par exemple, du romarin et du ciste évidemment,

j'adore, je suis fan de ciste de l'odeur du ciste lorsque qu'il grille sous le soleil estival qui sèche tout !!!

Un vrai souvenir de petite fille, quand avec mes parents, j'allais chez ma copine pour des vacances à la mer, on traversait un massif rempli de cistes, de pins parasols, de vignes rabougries, l'odeur entêtante du ciste mêlée au chant des cigales et au bruit du vent dans les pins était magique...

Cette année, distillation de ciste de Montpellier tout frais avec ses jeunes pousses, peut-être moins résineux que celui d'août, à vérifier.

Des fleurs de vignes sauvages, du sureau et du millepertuis , le thym et le romarin vont y passer aussi, quand j'aurai le temps!

 

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Tout comme la camomille, la mauve toujours ou presque en fleurs et la lavande en août, le tilleul, la menthe, la verveine … et ce que j'oublie.

La priorité va toujours pour certaines fleurs dont la durée de vie est courte, la fleur de vigne par exemple !!!

La liste des plantes à distiller est grande, mais je me cantonne à ce que j'ai sous la main, qui me plaît ou dont j'ai besoin, soit pour la cosmétique, soit en interne.

 

 

 

 

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J'ai acheté ce petit alambic chez Maritas, 3 litres, à colonnes qui convient bien à la distillation des plantes, et grâce à un petit florentin offert par Karine (Bioty passion) j'obtiens parfois quelques gouttes d'huile essentielle !!!!

 

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C'est une autre façon de profiter des bienfaits des plantes, mieux les appréhender, partager avec les copines: du bonheur en somme !!

 

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Promis je ne distille que des plantes !
Et vous quels sont vos hydrolats préférés ?

 


Bonjour à toutes/tous,

J'avais promis..... j'avais promis il y a approx deux ans déjà ..... que je publierai un article sur mon hydrolat de jeunes noix de coco.....Pour les besoins de l'article j'avais même re-créé les conditions d'obtention de ce liquide odorant de A à Z et cette fois j'avais pris des photos pour en faire un montage.

Mais, le résultat final ne me satisfaisant pas, j'ai remis à plus tard l'écriture de cet article .....grossière erreur!!!!  car la vie se charge ne vous distraire et cet article a fini pas vieillir dans mes tiroirs pendant près de 2 ans. Donc j'ignore si cet article est toujours d'actualité mais je tenais tout de même à vous le présenter.

Le voici donc avec quelques rides en plus : ma rosée de jeunes noix de coco.

Donc, vous l'aurez compris, aujourd’hui, je souhaiterais vous parler non pas de savons mais plutôt d'alambics et d'hydrolats fait maison.

Qu’est-ce qu’un alambic ? Selon  Le Larousse :

nom masculin (arabe al-anbīq, du grec ambiks, -ikos, vase)

Appareil servant à la distillation, composé d'une chaudière (cucurbite) soumise à chauffage et d'où les vapeurs se dégagent par le chapiteau, puis passent par un col-de-cygne pour gagner le réfrigérant formé par un serpentin refroidi par de l'eau.           

 

J’ai découvert ce fascinant domaine grâce au super blog de Cristine.

http://www.100100plantes.com/ et plus particulièrement ses pages traitant de ses hydrolats fait maison : http://www.100100plantes.com/article-hydrolats-faits-maison-mes-trucs-73756016.html

Sur le net, plusieurs fournisseurs proposent ces objets. Les miens (eh oui, j’ai succombé deux fois !!!) viennent de Tunisie. C’est plus particulièrement grâce à Sonya que l’aventure a été possible. Son blog : http://naturedouce.canalblog.com/

Ses hydrolats, petites merveilles olfactives : http://naturedouce.canalblog.com/archives/hydrolats_faits_maison/index.html

Son email : oum-3ali@hotmail.com (n'hésitez pas à la contacter pour toutes questions). Pour vous donner une idée, elle présente ici les différents modèles et leurs utilisations: modele_alambic

En faisant la connaissance de la douce Sonya, je suis tombée sous le charme de ses superbes hydrolats !

Un monde nouveau s’est ouvert à moi !

Pour la petite histoire, j’ai longtemps résisté avant d’acheter mon premier alambic me disant que je n’en aurais pas l’utilité (un gadget supplémentaire qui encombre) et que les eaux florales achetées en magasin me revenaient moins chers au final……

Mais, trois arguments m’ont fait basculer :

-  Dans le commerce, celles proposées sont bien souvent « communes » : fleur d’oranger, bleuet, camomille….. Or, avec mon propre alambic, les possibilités d’obtenir des hydrolats inhabituels voir même de les combiner sont infinies : bambou-prêle pour un hydrolat boosté en silice.... Pour combattre les poux qui régulièrement assaillent l’école de ma fille, je lui fait un hydrolat special anti poux (menthe, citronnelle, lavande, thym, ortie, romarin….), avec un chouia de vinaigre des 4 Voleurs  et le tout conditionné dans un spray.... les poux se tiennent loin.

Pour d'autres idées d'hydrolats ciblés, je vous renvoie ici au blog Cristine (100% Plantes ma Passion) : hydrolat été spécial minceur/contour des yeux http://www.100100plantes.com/8-categorie-11981785.html et celui de Sonya (Hydrolat contour des yeux: http://naturedouce.canalblog.com/archives/2011/11/02/22556697.html)

- Habitant à la campagne, je suis environnée de plantes « distillables » : acacia, chèvrefeuille, prêle, bambou, sureau, achillée, menthe, thym, lavande  … ils poussent littéralement sous mes fenêtres…

- La possibilité de distiller des fruits/légumes : j’ai déjà testé pommes, prunes, tomates, concombres…. et aujourd’hui, je vais vous parler de celui de noix de coco.

 

Plutôt que de vous endormir d’un long discours, je vous ai concocté un montage en images. J'espère qu'il vous plaira.

Pour la petite histoire, c’est chez Grand Frais (http://www.grandfrais.com) que j’ai fait la connaissance de ces « jeunes noix de coco ». Mon cerveau s’est mis tout d’un coup en marche  :  « et si on les distillait, me suis je dit….. ».

Un peu d’infos sur Wiki

http://fr.wikipedia.org/wiki/Noix_de_coco

L’eau présente dans la noix de coco est indispensable à la survie de la noix. Elle puise dans ce liquide pour grandir. Donc plus la noix est jeune plus il y a de liquide à l’intérieur….. Elémentaire mon Cher Watson me diriez vous….

Donc merci de me suivre dans mon aventure :

 

 

 

 Au final avec 4 jeunes noix, j'obtiens 75cl de Rosée de jeunes noix de coco. L'odeur est fidèle, pas comme une fragrance mais plutôt comme celle d'une noix de coco fraiche. Je l'utilise dans les soins capillaires (nourrit et fait briller les cheveux),dans les déodorants (action anti bactérienne)... autant pour ses proprietes cosmétiques que pour son odeur paradisiaque.

Le printemps arrive timidement et je guette les premières fleurs. Petit à petit, j'apprends à les connaitre et à les reconnaitre (merci Cristine).... tout en réfléchissant à mon prochain hydrolat.

Et vous, avez vous déjà attrapé le virus de la distillation ?

Si vous fabriquez déjà vos propres eaux florales, merci de partager vos expériences et de me dire vos préférés.

Isy

 

             Pour une personne spéciale revue lors d'une rencontre spéciale, j'ai fabriqué un déodorant crème au jasmin dont je sais qu'elle apprécie l'odeur capiteuse.

          J'ai repris le trio qui fait partie de son déodorant habituel devenu insuffisant:

- 5% d'alun en poudre
- 5% de lemonester
- 1% de farnésol

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          Ces ingrédients peuvent être utilisés dans des formules spécialement étudiées pour donner, selon votre habitude, des déodorants:

en roll-on
comme celui de Catherine

- en spray
Il suffit de reprendre la formule du roll-on de Catherine en retirant la gomme xanthane.
Les huiles essentielles peuvent alors surnager
, pensez-y!

- en crème
A mettre en tube ou roll-on comme le déodorant fraîcheur du bon Dr Hauschka qui m'a inspirée pour le choix de l'émulsifiant bio.

C'est un ester de sucre (le sucrose laurate) présent dans le sucramulse (Bilby and co.), cold emulsifier (les utiles de zinette) ou gélisucre (Aroma-zone) que j'ai utilisé dans une crème nourrissante pour les mains.

Il contient suffisamment de glycérine pour ne pas en rajouter dans la formule.

 

          Le déodorant-crème obtenu avec le même émulsifiant a la fluidité nécessaire pour être délivré à travers la bille du roll-on.

La trame de cette formule peut évidemment être déclinée en fluide corporel apaisant à l'aloé vera pour cet été,  en sérum fin pour le visage ou  le contour des yeux et des lèvres ...

 

          Je voudrais ainsi  pointer du doigt  qu'avec un seul émulsifiant, on peut obtenir des textures très différentes à décliner (selon vos choix d'huiles, d'épaississants et d'actifs) en plusieurs produits.

Je l'ai suggéré à propos de l'Emu L.

                 Il ne faut pas se bloquer sur tel ou tel ingrédient que l'on n'a pas et surtout ne pas hésiter à demander un conseil sur un émulsifiant ou autre  en votre possession.

Nous avons tenté sur ce blog un classement des recettes en fonction des ingrédients qui nous ont semblé les plus pertinents afin de rendre ces échanges plus fructueux.


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Formule du déodorant crème "Jaschab"


* Introduire dans un bécher désinfecté:

- 30g Eau de source
-   5g Alun en poudre


Chauffer l'eau vers 50° au bain marie pour faire fondre la poudre.
Rectifier l'eau perdue si nécessaire.
 

* Ajouter en mélangeant bien entre chaque ajout et dans l'ordre:

- 20g Hydrolat de jasmin
- 20g Hydrolat de rose bio
-   1g Rice  NS (ou arrow-root, ou amidon de blé modifié)
- 0.3g gomme xanthane


Former un gel fin  en fouettant bien.
Réserver.


* Dans un autre bécher désinfecté, faire fondre au bain marie:

-   6g Emulsifiant gélisucre ou sucramulse ou cold emulsifier
-   2g Huile de ricin (ou autre huile végétale)
- 0.5g Cire de ricin (ou autre cire artificielle: cire de riz, de jojoba, d'amande, d'abricot, d'olive ...)
- 3.2g alcool cétéarylique


* Laisser au bain-marie et ajouter le contenu du premier bécher  en mixant bien pour former une jolie émulsion quasi-instantanée.
Faire refroidir si nécessaire dans un bain d'eau froide.


* Ajouter à froid  dans l'ordre en mélangeant entre chaque ajout:

-   5g Lemonester (ou triethyl citrate)
-   5g Teinture de jasmin de Siphnos issue de la maison de Venezia (eau + alcool 70°)
-   1g Farnésol
- 0.5g Géogard 221
- 0.5g Mélange d'huiles essentielles

Mettre en roll-on ou en tube.

pH attendu: 4/5

Mélange d'huiles essentielles au jasmin en gouttes: 3 absolue de rose, 3 oranger amer, 2 camomille noble, 2 genévrier, 2 jasmin sambac, 1 palmarosa, 1 camomille matricaire, 1 citronnelle de Java, 1 ylang-ylang première, 1 néroli.

Il colore le déodorant en jaune pâle, couleur qui va bien avec l'odeur jasminée.



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          Différentes formules de déodorants sont données ici ou là avec:

- du bicarbonate (qui est basique et donc neutralise l'acidité de la sueur ou alors est préconisé comme désodorisant).

Je ne sais pas si c'est un ingrédient efficace tout seul car on préfère généralement acidifier la peau pour éviter le développement des bactéries.

- du vinaigre (proche du pH de la peau)

Semble plus logique pour acidifier. Mais je ne sais pas si l'odeur même peu persistante n'est pas désagréable.

Mes tantes utilisent un demi-citron frotté dans les aisselles après la douche en guise de déodorant. Elles habitent en pays chaud et n'ont besoin de rien d'autre depuis toujours. C'est un bon moyen de recycler les demi-citrons du petit déjeuner.

- de l'alcool ou des teintures

En quantité minime pour ne pas piquer ou irriter la peau notamment si l'on s'épile.

- des hydrolats calmants (hamamélis) et huiles essentielles qui agissent sur les hormones (sauge comme dans le Hauschka), sur les odeurs (patchouli, santal...), sur les bactéries et champignons (palmarosa, tea tree...)

Mais toutes ne sont pas efficaces sur toutes les transpirations et le mieux que j'ai personnellement trouvé c'est l'association des 3 actifs cités.

Certaines recettes reprennent tout cela pour améliorer encore l'efficacité.


         
         Il faut bien distinguer les effets que l'on souhaite:

- soit une diminution du flux de transpiration

         grâce à l'alun, agent anti-transpirant.

Cette "pierre" peut se passer directement sur les aisselles humidifiées par un hydrolat qui en majore l'effet (hamamélis, tea trea, palmarosa, lavande...)

         Elle se dilue également dans la phase aqueuse du déodorant. Il est alors plus facile de l'utiliser en poudre à faire fondre à chaud à raison de 3 à 10% de la formule.

- soit une absorption des odeurs

         grâce au zinc ricinoléate utilisé entre 1.5 et 3% à faire fondre dans les huiles.

         C'est l'un des agents actifs du déodorant de Hauschka.
Cette action peut être majorée par l'utilisation d'huiles essentielles de santal et de patchouli par exemple qui masqueront les odeurs.

- soit une action sur les bactéries qui dégradent la sueur

         grâce au farnésol (0.3 à 1%) qui inhibe leur prolifération. Egalement présent dans le Hauschka à travers les huiles essentielles.

La transpiration "fraîchement" émise ne sent rien. Ce sont les bactéries naturellement présentes sur la peau qui la dégradent en composés odorants plus ou moins gênants selon les individus.

         Le farnésol est un sesquiterpène, composé aromatique naturel de certaines huiles essentielles. Pour en majorer l'effet je le couple avec des hydrolats et des huiles essentielles qui en contiennent:

. camomilles surtout matricaire,
. jasmins surtout sambac
. roses surtout Damascena
mais aussi genévrier, santal, patchouli, oranger amer, citronnelle, palmarosa, néroli, ylang ylang, tubéreuse...

- soit une régulation de l'acidité de la peau

            grâce au lemonester (ou triethyl citrate) extrait des cerises (4 à 5% de la formule). Présent dans le Hauschka.

Il  acidifie la peau, la rendant moins favorable au développement des bactéries.

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          Selon vos exigences, votre type de transpiration, vous pourrez associer ces différentes actions dans la formule de votre déodorant.

Je trouve que c'est l'un des cosmétiques facile à réussir aujourd'hui à la maison si l'on connait les actions de chaque ingrédient.

 

          Sur les 6 personnes qui ont testé ce déodorant seule la destinatrice a eu une allergie de contact. A part le mélange d'huiles essentielles et l'émulsifiant, elle utilise tous les autres ingrédients à ces doses là dans son déodorant habituel.
Sa peau n'est que très rarement épilée et n'était donc pas irritée.

Le test au creux du coude réalisé a posteriori plusieurs jours après a développé une légère rougeur du coude avec grattage des aisselles (rappel?).
Je vous en donne la formule malgré tout car elle est très efficace sur la transpiration. Je l'utilise depuis des lustres et je refais sensiblement toujours la même en variant la texture.

            C'est la première fois que je la fabrique avec cet émulsifiant qui ne semble pas en cause.
Il faudrait peut-être éviter pour elle de cumuler tous les effets, notamment en utilisant un mélange d'huiles essentielles, de teintures et d'hydrolat contenant tous du farnésol ou du farnesène.

C'est la seule explication que j'ai trouvé à cette réaction sur une peau résistante mais qui semble développer depuis peu quelques intolérances par voie générale.

Autre piste concernant les allergies aux métaux: la cire de ricin est fabriquée à partir d'huile de ricin hydrogénée en présence de nickel comme catalyseur. Ce métal est connu pour provoquer des allergies de contact fréquentes.

             Le farnésol est un allergène de contact reconnu dans les HE. Il fait partie de la liste des 26 ingrédients parfumants sensibilisants à déclaration obligatoire.

Dès qu'un cosmétique naturel contient de l'huile essentielle de rose, de néroli, de l'ylang-ylang, de l'absolue de jasmin ... l'INCI doit obligatoirement comporter le terme farnesol à partir de 0.01% dans un produit rincé et 0.001% dans un produit non rincé.

             Les personnes (surtout de sexe féminin) qui y sont sensibles l'ont également été à la propolis et au baume du Pérou selon cet article en anglais où il a été testé dans une solution à 5%, soit bien plus que dans ma formule mais ce n'est pas toujours dose-dépendant.

    

          J'en profite pour rappeler qu'il est indispensable de procéder à des tests au creux du coude sur 2 jours consécutifs avant d'utiliser plus largement tout cosmétique.

Même, et je dirais surtout s'il est fabriqué par une personne que vous connaissez bien et en qui vous avez toute confiance (la vigilance est inversement proportionnelle à  l'affection que l'on se porte) et même  avec des ingrédients que vous connaissez.

Les intolérances et les allergies sont plus fréquentes avec les ingrédients naturels qu'avec les synthétiques.
On développe des allergies à des ingrédients que l'on connait déjà et contre lesquels on a fabriqué des anti-corps.

         
            
C'est rare mais on aurait tendance à l'oublier !