"Laboutik Ducor": Beurre corporel à la framboise
Promis, j'arrête bientôt avec les micas!
Et j'arrête aussi les olivem et le karité.
;o) :o))
Quand j'ai vu ça chez Eauderose, j'ai tout de suite eu envie de tester comme elle, plein de choses dans une copie de beurre corporel de la célèbre "boutique du corps".
J'expérimente quelques nouveautés pour moi avec les émulsifiants et l'huile végétale de base couplée à du beurre de karité nilotica.
*** L'huile de pépins de framboise
Elle est anti-oxydante et anti-inflammatoire.
Composée de plusieurs tocophérols (vitamines E) et de vitamine A, elle n'a pas l'odeur qu'évoquent toutes les huiles de pépins ou de noyau de fruits (abricot, mangue, fruit de la passion, pépins de fraises...).
L'huile contient beaucoup d'acides gras omégas 3 et 6 et est très intéressante comme réparateur cutané.
Elle est pressée à froid et non raffinée. Son odeur est donc assez prégnante et doit être masquée après la fabrication.
*** L'extrait CO2 de framboise
Il est également anti-oxydant et riche en gamma-tocophérols pour compléter les tocophérols de l'huile végétale correspondante.
Il est intéressant dans les soins pour peaux matures.
Ce CO2 est légèrement jaune donc il ne masque pas trop la couleur de base de la crème comme les CO2 d'argousier, de calendula ou de carotte qui ont joué des tours à Eauderose.
*** L'alcool béhénylique
comme épaississant, co-émulsifiant et stabilisant.
Je le teste pour la première fois et je ne saurai dire ce qu'il a de bien particulier par rapport à l'alcool cétéarylique ...
*** L'olivem 800
Un cousin de l'olivem 1000 que j'utilise énormément.
Il est moins "naturel" que ce dernier car c'est un cétéareth-6 olivate.
Il a pour particularité de ne pas épaissir et de permettre des émulsions très fluides voire sprayables si on ne le couple pas avec un épaississant.
Il se présente aussi en paillettes blanches et l'émulsion se fait à haute température (70/75°).
J'ai choisi l'olivem 800 car dans la copie de ces beurres, le toucher "conventionnel" est important surtout si l'on n'utilise pas de dérivés siliconés.
Alcool béhénylique et Olivem 800 se trouvent outre-atlantique ou chez Missmiss en France.
Blandine a essayé avec du BTMS certainement pour cette raison là.
Si vous n'avez pas d'olivem 800 mais du BTMS, voici une version générale que j'avais bien aimée et baptisée:
beurre corporel ZEBODICHOP en grammes:
- Phase huileuse: 6 BTMS, 2 emulsifan CB (ou polawax ou cire n°1), 8 HV très fines (squalane, coco fractionné), 6 karité
- Phase aqueuse: 73.5 eau et/ou hydrolat, 3 glycérine
- 3è phase: 0.5 conservateur, 1 HE
Emulsification à 70/75°
Ne pas oublier de rectifier l'eau perdue par évaporation pour retrouver un beurre souple.
*** Huiles essentielles
Je voulais un mélange suffisamment odorant pour couvrir l'odeur de la crème de départ. Il fallait donc des huiles puissantes.
Et si possible une odeur évocatrice de fruit, à défaut de framboise...
C'est une challenge que je ne pense pas avoir gagné pour le moment malgré les indications trouvées sur ce site d'aromathérapie.
Il s'agit d'un mélange supposé avoir l'odeur du Bubble gum:
- 4 parts de pamplemousse
- 2 parts d'ylang ylang
- 1 part d'eucalyptus radiata
En considérant qu'une part faisait une goutte, j'en ai préparé 70 gouttes et j'ai mis 60 gouttes du mélange (donc 2g) dans mes 100g de beurre corporel.
Sur une touche de parfumeur, ça fonctionne assez bien mais dans l'émulsion, pour l'instant ce n'est pas encore ça.
On obtient une odeur douce sur fond fleuri que j'aime assez mais qui ne me fait pas penser au bubble gum ou alors ce serait un bubble naturel, pas du tout chimique ;-)
Le parfum des huiles essentielles évolue toujours dans le temps et mon beurre corporel vient d'être fabriqué donc gardons l'espoir!
Un merci spécial à Malégria grâce à qui je peux centrer mes images.
Enfin, ça marche et c'est plus beau ...
Formule de LABOUTIK DUCOR, beurre ottoman
Je rigole toute seule en écrivant ces noms de crèmes . Mon eau de rose n'est malheureusement pas turque ;-))
- Phase aqueuse
45 Eau de source
10 Eau de rose bulgare (clin d'oeil à l'inspiratrice de cette crème)
3 Glycérine végétale bio
1 Allantoïne
0.3 Gomme xanthane
- Phase huileuse
10 Beurre de karité nilotica (riche en oléine)
8 Huile de pépins de framboise
4 Huile de coco fractionné
2 Olivem 800
2 Glycéryl stéarate (VE)
2 Alcool cétéarylique
2 Alcool béhénylique
2 Lanoline végétale: chez Aroma-zone
0.2 Antiox Cos
- Troisième phase
3 NFF (agent hydratant)
2 Huiles essentielles
1 Extrait CO2 de framboise
1 Silicone naturel (extrait de champignons filmogène non occlusif et glissant): Chez Aromantic
1 Arrow-root tamisé
0.5 Conservateur
Acide lactique pour rectifier le pH
Mica violet dilué dans de l'huile de figuier de Barbarie.
Mesures en grammes
Mode opératoire
- Dans un bécher désinfecté, pesez la phase huileuse et porter à 70/75°.
- Dans un bécher désinfecté, porter l'eau à 37° et former un gel fin avec la gomme xanthane introduite pincée après pincée tout en mixant fortement pour ne pas avoir de grumeaux.
- Ajouter les autres ingrédients de la phase aqueuse et porter à 70/75°.
Une astuce pratique:
En mettant d'abord votre phase huileuse à chauffer, vous aurez le temps de peser et former la phase aqueuse.
Vos deux phases arriveront à peu près au même moment à la bonne température dans le même bain marie.
En outre, vous aurez moins de perte en eau si cette phase aqueuse chauffe moins longtemps.
- Verser la phase aqueuse dans l'huileuse et mixer pendant 3 minutes pour former l'émulsion qui prend très rapidement.
- Faire refroidir la crème qui épaissit alors fortement et mélanger à la spatule souple.
- Rectifier la perte en eau si besoin est et ajouter la troisième phase à froid.
*** La surprise du siècle
Le mica violet ne colore presque pas la crème, même en en rajoutant une rasade pincée!
La crème est presque incolore (?)
J'ai donc complété avec de la bonne vieille macération d'orcanette dans du coco fractionné que j'avais prévue sur le comptoir et dont je disais un peu de mal beaucoup de bien il n'y a pas si longtemps!
La couleur est donc plus parme que violette (bon, c'est vrai que la framboise n'est pas violette mais je voulais tant une crème violette! Mlk, à toi de tester, ce n'est peut-être pas foutu!).
*** La phototoxicité de l'HE de pamplemousse
L'IFRA préconise d'utiliser moins de 4% de cette HE dans les produits destinés à rester sur la peau pour éviter la photosensibilité.
Pour 100g de crème, il faudrait donc moins de 4g d'HE de pamplemousse soit 120gttes.
J'ai mis 2g d'HE (7 parts) au total dans 100g de beurre corporel dont 4 parts d'HE de pamplemousse.
1 part correspond à 2g/7 soit 0.28g environ. Donc 0.28x4 soit 1.14g d'HE de pamplemousse donc moins des 4g maximum.
On peut aussi faire un autre calcul pour savoir en gouttes ce que cela donnerait.
On considére qu'une goutte d'HE pèse 0.033g. J'ai 1.14g de pamplemousse donc 1.14/0.033 donnent 34.54 gouttes.
Or j'avais mis 40gttes de pamplemousse dans les 70gttes du mélange. En en prélevant 60gttes j'ai donc prélevé 60x40/70 soit 34.28gttes de pamplemousse.
On retombe approximativement sur le même nombre de gouttes (34 et des poussières) soit moins des 120 maximum.
Désolée pour ces calculs indigestes...
La phototoxicité dépend également de votre phototype donc la prudence s'impose de toutes les manières. Ne courez tout de même pas prendre un bain de soleil avec ce type de crème...
Malgré la déception visuelle, la texture est agréable, douce et glissante. L'émulsion nourrit bien la peau et est parfaite comme beurre corporel de printemps.
La boutique du corps a encore de beaux jours devant elle avec ses crèmes de toutes les couleurs...