Baume déodorant mandarinier
Je la tenais, la recette parfaite de déo : un joli gel à l’odeur fleurie et efficace même les jours de pire canicule!
Oui mais voilà : une allergie sournoise et inattendue m’a fait jeter ma formule aux orties, par pur dépit.
Toute ma formule?
Oui, sauf un ingrédient dont j’ai appris, chemin faisant, à apprécier la redoutable efficacité dans un déo : le banal bicarbonate de soude.
Exit donc, farnesol et lemon ester, exit aussi l’alun même sous sa forme non synthétique car décidément les dernières études ne plaident pas en sa faveur…
Je devais donc tout repenser, en gardant une bonne proportion de bicarbonate car sans lui, je ne sais plus faire.
Je devais lui trouver des compagnons de formule, agents anti-bactériens et donc anti-odeurs.
Je voulais aussi qu’il absorbe un peu l’humidité.
Je voulais qu’il soit tout doux pour les aisselles fragilisées par l’épilation.
Et enfin, je voulais qu’il sente bon.
Cette période très baumes qu’a connu Potions ces derniers temps allait me fournir l’idée qui manquait.
Eh oui, pourquoi pas un baume déodorant?
Alors, je vous le dis tout net, je n’ai rien inventé : réinventé, plutôt.
En furetant sur le net ici et là, vous trouverez des formules de baume déodorant contenant une bonne part de bicarbonate.
Et ça n’est pas étonnant car ce type de formule est simple, efficace et fort pratique, y compris quand on veut l’emporter en voyage ou en week-end.
Bref, un must have, comme on dit :-) Revenons-en à la formule que voilà.
Une base de baume
- 6% cires
- 20% beurres
- 20% huiles
- 50% poudres, avec au moins 20% de bicarbonate et des amidons pour le côté sec et poudré du baume, très appréciable sur les aisselles
- 1% antioxydant
- 3% parfum
Pour ma dernière version, j’ai voulu sophistiquer en utilisant l’un de mes macérats de cet été : fleurs de lavande et feuilles fraîches de romarin légèrement séchées au four puis mises à macérer trois jours en yaourtière.
Ce macérat est à visée anti-oxydante et antibactérienne.
Et pour rester sur la note de romarin, j’ai ajouté de l’extrait CO2 de romarin qui, outre sa fonction d’anti-oxydant, est connu pour son activité anti-inflammatoire.
Et puis, il sent si frais..:-)
Parmi les huiles végétales, il est difficile de zapper celle de coco, en raison de la présence d’acide laurique auquel on prête une activité antimicrobienne.
Quant aux beurres, ici on a du karité du Bénin. C’est tellement plus doux et plus onctueux, un baume contenant du beurre, n’est ce pas Michèle?
Cette fois, je voulais un parfum délicat et dans ces cas là, je dégaine ma synergie classique dite du petit chinois (private joke :-)) composée d’huiles essentielles de petit grain, pamplemousse, rose et benjoin. (proportions 4/3/2/1).
Je regrette d’ailleurs d’avoir voulu utiliser un petit grain mandarinier de chez U Mandriolu : ce petit producteur corse a des huiles essentielles très belles mais celle-là a trop joué la vedette dans le mélange et on ne sent qu’elle, je trouve :-(
Et j’ai doublé ma cire d’abeille d’un peu de cire de rose de chez aromazone qui est vraiment délicieuse.
Libre à vous de piocher aussi dans des huiles essentielles anti-microbiennes/anti-odeurs pour inventer votre synergie préférée : palmarosa, géranium, lavande, bois de rose, litsée citronnée, patchouli, sauge sclarée, cyprès, pin, menthe…
Et voilà la recette complète de la version de cet été.
4g de cire d'abeille (bloc de chez New Directions, râpé)
2g de cire de rose
20g de beurre de karité
10g d’HV de coco
10g de macérat de lavande et romarin sur jojoba
30g de bicarbonate de soude
20g de natrasorb
3g (90 gouttes environ) de la synergie d’HE : petit grain mandarinier, pamplemousse, benjoin, rose.
1g Extrait CO2 de romarin
Le mode opératoire
Simplissime comme celui de tout baume : cires, beurres et huiles vont fondre doucement au bain-marie.
Ensuite, hors du feu, on ajoute bicarbonate et natrasorb que les huiles vont littéralement “boire”, rendant le mélange crémeux mais encore souple.
Sous 40° on ajoute les HE et l’extrait CO2 de romarin.
Le résultat est un baume crémeux mais ferme dont la glissabilité n’est pas le point fort (soyons honnête) et dont l’application n’est pas un délice (soyons honnête encore ;-)). Il se conditionne en pots, se prélève et s'applique au doigt.
En revanche, j’aime le fini bien couvrant et poudré, qui laisse présager une journée entière sans humidité sous les bras.
Promesse…tenue :-)