Le moucheté tout mou
« Oh tient un nouveau défi savon sur mon blog préféré! Je me réjouis de voir les résultats. »
« Et pourquoi est-ce que je ne me lancerais pas dans l'aventure aussi? »
« Non ça va pas la tête! Je suis pas assez douée. Je n’arrive même pas à faire des savons qui se démoulent. »
« Et finalement, pourquoi pas me faire plaisir en me lançant ce défi pour ma 3eme expérience? Sans prétention, juste en essayant de donner à ce savon un petit peu plus de personnalité et par là même explorer un peu plus l'art de la savonnerie? »
« Allez c'est décidé je me lance. »
Et me voilà. J'ai passé quelques soirées à tourner et retourner mes idées dans tous les sens. Tout d'abord l'envie d'un peu de couleur vive comme un jaune ou un orange, peut-être pour ensoleiller le gris de l'hiver qui arrive.
Faire avec les moyens du bord sans acheter de nouvelles matières.
Puis me vient l'idée de l'avoine que je sais apaisante pour ma peau qui tiraille en hiver.
Mais les flocons d'avoine sont blancs.
Alors je me rappelle cette poudre d'urucum que j'ai achetée.
J'en fais un macérât huileux dans lequel je fais, après filtrage, macérer mes flocons d'avoine. Ils prennent une belle couleur orange, mais de là à savoir si la couleur ressortira après saponification j'ai des doutes. Pour assurer le coup je décide donc d'y ajouter quelques graines de lin moulées.
Après cela vient la recette.
Pour rester sur l'avoine et le lin, je prépare un lait du premier et un gel du second que j'utilise comme liquide de dissolution.
Je mets :
- de l'huile de coco (31%),
- de palme (27%)
- et d'olive (22%)
- puis j'y ajoute du beurre de karité (10%)
- et de l'huile de ricin (10%).
Je prévois au départ un surgraissage de 5%, et finalement je décide d'ajouter 5% d'huile d'olive supplémentaire à la trace.
Dehors il fait déjà froid, ma dissolution refroidit vite, presque trop, je me dépêche de mélanger, la trace est rapide mais fine.
J'y mélange mes graines, sans en mettre trop et je coule.
Tout s'est bien passé, reste maintenant plus qu'à attendre la découverte à la découpe.
J'attends...
Et j'attends...
Et j'attends encore...
4 jours plus tard mon savon est toujours mou, d'ailleurs je l'abîme un peu en essayant malgré tout de le démouler. Oh pis mince, une heure au congélateur et je peux enfin le sortir.
L'effet moucheté est discret, un peu trop surtout le jaune qui se voit pas beaucoup. J'aurais peut-être pu mettre plus de graines, mais au final je suis contente de mon savon. Il mousse bien et le moucheté est quand même là. Je regrette juste de n'avoir mis que 2% de cette fragrance mandarine que j'aime tant pour son effet vivifiant et qui ne ressort que très très légèrement. A voir après la cure (l'attente encore, et l'art du savon qui m'apprend la patience).
Merci à vous de m'avoir donné l'occasion de ce défi pour expérimenter.