Savon Bleuet
Une petite recette de savon, sans prétention mais qui plait beaucoup lorsque je l'offre.
Heu... faîtes semblant de ne pas voir Farfadet, il garde la maison mais il est un peu jaloux !
Reprenons.
Pourquoi bleuet ? et bien, j'ai réussi trois fois de suite à obtenir un beau parme clair qui se marie bien avec son odeur de lavande. J'ai acheté chez l'herboriste de l'orcanette (Alkanna Tinctoria) dont les racinnes rouges servaient aux teinturiers autrefois. Je l'ai broyée -tant bien que mal- avec le moulin à café recyclé qui ne sert qu'à ça et j'ai mis trois bonnes cuillères à café de la poudre obtenue à macérér au bain-marie, dans la moitié d'huile d'olive que contient la formule. L'huile se colore très vite en un beau rouge fuschia, elle macère à feu doux-doux pendant trente minutes environ, puis je l'oublie jusqu'au moment de la filtrer (de quelques minutes à plusieurs heures, comme je commence tout à la fois, le moment de me mettre en savonnerie - hé, on dit bien "en cuisine", pourquoi pas en savonnerie !- est très variable).
Au moment de mélanger mes huiles avec la solution de soude, j'attends la trace très légère pour verser la seconde partie de l'huile d'olive rouge. J'ai rapporté d'un pays chaud et lointain, un kilo de fleurs qui colorent l'eau en bleu. Ces fleurs, (oui, oui Venezia, encore une dont je ne sais pas le nom) sont mises dans des coupes pleines d'eau en offrande dans les temples et je me suis aperçue que l'eau était toute bleue. Maintenant sèches et dans un bocal, elles attendent que j'expérimente. Je vous raconterai le résultat dans un prochain épisode...
Pour renforcer l'odeur de lavande, j'ai fait un macérat de....lavande, bien, vous suivez ! dans de l'huile de pépins de raisin avec un peu de vitamine E.
Une petite particularité : j'ai rajouté de la lanoline pour ses propriétés émollientes et hydratantes. Elle épaissit le savon car elle contient de la stéarine (mais elle rend la trace plus rapide). Un petit bémol, elle peut être allergisante mais aucune des personnes ayant utilisé ce savon ne m'a parlé d'un quelconque souci.
La Formule :
408 g d'huile d'Olive bio (208g mélangés aux autres huiles, 200g colorés avec trois grosses c. à c. de poudre de racines d'orcanette et ajoutés à la trace très lègère)
338 g d'huile de Palme
338 g d'huile de Coco
70 g de beurre de Cacao
230 g d'huile de pépins de raisin macérée avec des fleurs de lavande de ma provence à moi
30 g de lanoline
201g de soude (vérifier avec MMS)
455 g d'eau filtrée
A la trace
5 gélules de vitamine E
20 g de lactate de sodium
100 gouttes d'huile essentielle de lavandin grosso
20 gouttes d'huile essentielle d'anis étoilé
40 g de trituration de Karité (l'odeur un peu forte mais pas oxydée de ce Karité était gênante pour un baume mais parfait pour un savon) dont Venezia parle ici et que l'on doit à Bonneval et Dubus dont le livre a fait mes délices tout l'été.
Je ne fais plus chauffer mes huiles, seulement fondre mes beurres et j'utilise ma soude à froid. Mais, cette méthode reste peu protocolaire et il vaut mieux que toutes les débutantes suivent la procédure du "cold process" à la lettre.
Je vous livre un petit secret, qui ne l'est plus à partir de maintenant : lorsque vous mixez vos huiles avec la soude, il se peut que la trace arrive très vite et que vous n'ayez plus le temps de travailler, rajouter des ingrédients, faire des marbrages, etc. Ayez le réflexe d'arrêter tout de suite le mixer et de remuer avec votre cuillère, en tournant bien. J'ai pu vérifier à chaque fois que la pâte redevient liquide. Michèle m'a bien expliqué pourquoi, je l'ai compris mais ne saurais pas vous le redire en termes savants. Michèle, vient à mon aide, s'il te plaît !