Mal aimé ! je suis le mal aimé ...
Je suis sûre que vous connaissez tous ce vieux tube d'un de nos bons vieux chanteurs populaires. Et étant donné le titre choisi par Malegria pour ce nouveau défi de sorcières, ressortir ce vieux tube éculé du placard était vraiment tentant.
Facile ! me direz vous. Soit, je vous le concède. Mais pour tout vous dire, le contexte dans lequel j'ai élaboré le soin que j'avais destiné au défi est un peu marqué du sceau de ... la poisse, ou la chkoumoune, ou en tout cas il y a des jours où je me dis que j'ai dû m'appeler Caliméro dans une vie antérieure !
Pourtant tout était plutôt bien parti ! Malegria a lancé son défi et c'est avec un véritable enthousiasme que je me suis inscrite. Je dirais même que j'étais d'autant plus enchantée que certaines de ces huiles mal-aimées sont de véritables chouchous pour moi. Qui ne connait pas ma passion pour la carotte que j'adore incorporer dans des synergies parfumées ?
J'ai d'ailleurs été tentée de vous resservir la synergie créée pour le défi des barrinettes de Chabou et qui doit se ballader quelque part sur ce site. Mais bon, pour une fois où je viens poster dans cette prestigieuse maison où officient de non moins prestigieuses sorcières, je ne pouvais pas vous servir du réchauffé, pas vrai ?
J'avais ma petite idée... et pour tout vous dire j'avais très vite élaboré un parfum dans ma tête : toutes les HE y étaient, j'étais sûre de mon coup sans même avoir versé les huiles dans le flacon. Pour la crème aussi d'ailleurs, j'ai sû tout de suite ce que je voulais créer et la formule était très vite prête dans ma tête.
Craneuse et fière de moi, j'étais ! Du coup j'ai pris mon temps. Du reste pourquoi se presser puisque tout était prêt dans ma tête, YAVAIPLUKA !
Oui, mais voilà, comme dirait encore feu notre ami Cloclo "ça s'en va et ça revient"... Et en ce qui concerne votre pôôôvre Lolitarose, en ce moment côté cosméto-chance ce serait plutôt "ça s'en va !".
Mais revenons donc au défi ! J'avais donc tout choisi : huile essentielle de tea-tree que je voulais transformer en bonbon acidulé dans un super soin exfoliant-réparateur pour d'autres mal-aimés : j'ai nommé nos amis les pieds.
Il est vrai qu'après un été passé à traîner en tongues sur nombre de chemins caillouteux, un soin réparateur s'imposait. J'avais depuis longtemps l'idée d'introduire de l'acide salycilique dans ce type de soin, car j'en connaissais ses vertus exfolliantes particulièrement adaptées à des pieds malmenés. J'optais donc pour un dosage de 10% environ associé à des huiles simples mais efficaces - olive, sésame, macadamia - qui devaient permettre à la peau très déshydratée de cette partie du corps d'être nourrie en profondeur.
Emballée par ailleurs par ma dernière formule de crème très simple au savon - la crème de Lina - , je ne pris pas la peine de réfléchir aux possibles incompatibilités entre les différents ingrédients de la recette.
Je me jetai donc bille en tête et pleine de fougue à l'assaut de mon chaudron en oubliant que la cosmétique est avant tout de la chimie et qu'il y a des règles de base à respecter. Et mélanger un acide à du savon, en tout cas dans de telles proportions et sans autre émulsifiant, était bien évidemment la dernière des choses à faire !
Mais avant de poursuivre le récit des mésaventures de la pôôôvre Lolitarose, regardez d'abord toutes les belles choses que j'y avais jeté dans ce chaudron !
Tout d'abord la synergie, que je vous livre sans plus attendre, formulée en gouttes :
-5 tea-tree (la mal aimée de mon choix)
-2 cèdre
-3 bergamote
-1 gingembre frais
-4 PG mandarinier
-5 orange sanguine
-5 absolue benjoin
-10 extrait alcoolique de Tonka
J'ai réalisé le dosage au nez, comme à mon habitude : un peu de chaque ; on laisse reposer quelques secondes ; on sent ; on ajuste. Et le résultat, comme je l'avais anticipé était juste parfait : acidulé grâce aux agrumes et doux et chaud grâce au benjoin et à la fève tonka.
Trop forte la Lolitarose !
Allez, la crème maintenant !
Ingrédients de la formule de départ (en grs)
Phase huile
-30 sésame
-20 macadamia
-25 macérat de tonka sur arachide
-20 olive
-10 savon
-10 alcool cétéarylique
Phase eau
-70 eau déminéralisée
-30 HA de genévrier
-10 glycérine
-3 allantoïne
Phase 3
-conservateur
-parfum
-20 acide salycilique
Comme pour la crème de Lina, dont j'avais au départ juste adapté la recette, l'élaboration s'est avérée simplissime et j'ai eu très vite une belle crème riche et brillante - encore trop forte la Lolitarose! - à laquelle ne restait plus qu'à introduire en dernière phase l'acide salycilique dilué dans de l'eau.
Et là, patatra ! en moins de temps qu'il ne m'en faut pour l'écrire, ma belle crème s'est déphasée. Et pas qu'un peu, hein ? totalement !
Mais je ne me suis pas avouée vaincue, non, non ! Un défi est un défi et les défis n'effraient pas Lolitarose ! J'ai donc commencé par essayer de rattraper la mixture en remettant le tout à chauffer et en incorporant de la gomme xanthane (0, 6 gr), puis de la cellulose (0,4 gr), dans l'espoir - vain ! - de re-lier tout ça. Pfft ! j'ai eu beau touiller, touiller et touiller encore à m'en démonter le bras, ça n'a pas pris.
Ne m'avouant pas encore totalement vaincue, je décidai de muscler la formule en incorporant une grosse proportion de beurres : 10 gr de nilotica, 7,5 gr de cupuaçu et en prime 10 gr de cire de soja. Donc, re-chauffe et re-touillage intensif à m'en donner des crampes. Mise au frigo. Re-touillage. Mise au frigo. Touillage. Mise au frigo...
RA-TA-GE !!!
Il fallait bien me rendre à l'évidence, cette crème n'en serait jamais une. Le résultat n'est qu'un amalgame de minuscules billes blanchâtres (les beurres qui ont granulé) surnageant dans une marre d'huile jaune orangée. BEURK ! Impossible de publier ça sur Potions !
Je luttai contre l'envie violente de jeter mon bol par la fenêtre. Et j'étais tellement dépitée que je me sentais incapable de me relancer dans une nouvelle formulation.
Finalement je transvasai mon gloubiboulga dans un gros pot et le laissai de côté. Puis je m'installai devant mon MAC, bien décidée à me consoler en allant papoter avec les gentilles coupinautes qui me font régulièrement le plaisir de venir faire une pause sur mon blog.
Las ! un malheur n'arrivant jamais seul, voilà que la machine s'est grippée m'empêchant de laisser le moindre commentaire. Qu'à cela ne tienne, me dis-je, je m'en vais donc publier un nouvel article, histoire de rattraper un peu le retard accumulé ces dernières semaines. Mais là encore, Môssieur Apple avait décidé de me pourrir la vie jusqu'au bout en m'interdisant maintenant toute publication.
La plaisanterie s'éternisant sur plus de 15 jours sans que je puisse rien faire, je pris le taureau par les cornes et sacrifiai plusieurs heures d'un court week-end à chatter avec la hot-line de Môssieur Apple sans qu'aucune solution n'ait malheureusement pu être trouvée.
Je vous épargne les détails, mais en substance un charmant jeune homme virtuel m'a expliqué avec la plus grande courtoisie que "j'ai sûrement un vieux micro pourri et une connexion internet défaillante...", alors qu'à chaque nouvelle tentative de publication s'affichait un seul message : "serveur apple occupé, essayez plus tard" .
En d'autres termes, on m'expliqua que je n'avais plus qu'à mettre la clé sous la porte car personne ne pouvait -ni ne voulait- rien faire pour cette pôvre Lolitarose.
Autant vous dire que j'étais littéralement sonnée :
"Ravie d'avoir fait ta connaissance Lolitarose, mais maintenant il est temps que tu te casses !"
Voilà le message que je reçus en pleine face un lundi de Toussaint gris et triste comme la mort.
C'est donc la mort dans l'âme que je saisis aujourd'hui l'opportunité de ma présence dans cette accueillante maison pour vous annoncer que
le blog de Lolitarose c'est fini
Et l'ironie de l'histoire c'est que je ne peux même pas l'annoncer officiellement sur mon blog puisque je ne peux plus rien publier !
Comme pour ma crème mal aimée, j'ai bien été tentée de tout envoyer valdinguer par la fenêtre, à commencer par mon micro. Bye Bye l'aventure blog !
Et je suis finalement retournée vers mon horrible crème-gloubiboulga avec la ferme intention de la punir, elle, de tous mes malheurs (en la jetant dans les WC) mais je me suis dit qu'avant de commettre - qui sait ? - l'irréparable, je pouvais au moins la tester, juste pour voir... Et là, waouh ! un beurre, certes un peu huileux, mais tout glissant, pénétrant rapidement et sans trop graisser. Laissant une peau ultra-douce. Et ce parfum !!!
Je décidai finalement de lui laisser une seconde chance et rangeai le pot dans la salle de bains. Depuis mes pieds malmenés ont droit chaque jour à un petit massage au bonbon acidulé et ils adorent. Je n'ai donc pas jeté le pot dont je fais un usage immodéré, en cachette. Etant bien entendu qu'il était exclu que j'offre cette horrible chose à mes chères copines parisiennes. On a son amour propre quand même !
Mais bon, parce que c'est vous je veux bien juste vous la montrer cette mal-aimée
Désolée pour la très mauvaise qualité de la photo et la mise en page pas terrible, mais je ne maîtrise pas toutes les subtilités de canal-blog.
Finalement cette mal-aimée a eu plus de chance que mon blog, car même bancale elle reste utilisable et même agréable à l'application.
Mon blog étant définitivement condamné lui à une mort certaine, j'ai sérieusement envisagé d'arrêter net l'aventure blog tant la seule vue d'un ordinateur me provoquait des nausées.
J'ai donc pris un peu de temps pour réfléchir à l'avenir plus sereinement et aller regarder chez d'autres prestataires un moyen de repartir sur des bases plus saines.
Alors, bien que rien ne soit encore définitif dans ma tête, j'ai pris la décision de re-commencer à zéro avec un nouveau blog, dont je vous annonce le lancement à titre expérimental à l'adresse suivante
http://lacosmetodesparisiennes.blogspot.com
L'ancien restera pour l'instant ouvert jusqu'à ce que j'aie intégré son contenu -du moins une partie- dans le nouveau site.
Après les Malheurs de Sophie, vous venez de lire les Malheurs de Loli, moins drôles je vous l'avoue. Mais promis-juré, c'est décidé j'arrête de pleurnicher et de vous embêter.
Je vais bien, tout va bien
Je vais bien, tout va bien...