Suite aux commentaires dans cet article ; j'ai décidé de faire un rappel quant à l'utilisation et aux précautions d'usage pour l'emploi des huiles essentielles.
Voici des informations générales qui vous permettront, pour les néophytes, de mieux comprendre ce qu’est une huile essentielle et comment l’utiliser en toute sécurité.
Pour les personnes expérimentées, il s'agira d'un rappel ^_^
L’aromathérapie
L’aromathérapie est l’utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. C’est une « biochimie thérapie » naturelle sophistiquée qui repose sur la relation existant entre les composantes chimiques des huiles essentielles et les activités thérapeutiques qui en découlent.
Cette dernière recourt à une méthodologie rigoureuse qui s’inspire de données scientifiques solides confirmées tant par la clinique que par le laboratoire. C’est un mode de thérapie naturelle de qualité supérieure, d’une prodigieuse efficacité et qui complète très bien toutes les autres approches alternatives ou allopathiques.
Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
Une huile essentielle est un concentré d’essence volatile de plante aromatique obtenu par distillation à la vapeur d’eau ou par extraction comme pour les agrumes.
Une huile essentielle peut-être extraite à partir de la fleur, la feuille, l’écorce, le bois, la résine, la semence…
La distillation à la vapeur d’eau
La majorité des huiles essentielles sont obtenues par distillation par entraînement à la vapeur d’eau sous basse pression. Le procédé consiste à faire traverser par de la vapeur une cuve remplie de plantes aromatiques.
A la sortie de la cuve de distillation et sous pression contrôlée, la vapeur d’eau enrichie d’huile essentielle traverse un serpentin où elle se condense. A la sortie, un essencier (appelé autrefois vase florentin) recueille l’eau et l’huile essentielle. La différence de densité entre les deux liquides permet une séparation aisée de l’huile essentielle recueillie par débordement.
Un autre procédé réservé aux zestes des Citrus (mandarine, orange, bergamote…) consiste à gratter le zeste frais pour récupérer l’essence sur une éponge naturelle que l’on presse ensuite pour en recueillir l’huile essentielle.
Les autres procédés d’extraction ne peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques.
Qualité des huiles essentielles
Certains produits vendus comme huile essentielle, proviennent d’espèces non certifiées sur le plan botanique, d’autres sont coupées, rectifiées ou allongées. En aromathérapie scientifque, seules les huiles essentielles 100% pures et naturelles, chémotypées, complètes, doivent être utilisées.
Lorsque vous achetez vos huiles essentielles plusieurs points sont importants :
* sachez lire les étiquettes !
Sur les flacons, certaines informations doivent apparaître :
- le nom latin ainsi que le nom commun de la plante ex :
- eucalyptus radiata - eucalyptus radié
genre espèce
eucalyptus citriodora
- la partie de la plante utilisée
- le pays d’origine
- le chémotype (définit la spécificité chimique d’une même plante en fonction des paramètres géo-climatiques)
- un numéro de lot qui fait référence à une analyse chromatographique. Cette dernière fournit la liste des molécules aromatiques qui composent cette huile essentielle.
Les huiles essentielles doivent être embouteillées dans des flacons en verre teinté.
Le prix est influencé par une multitude de variantes, comme par exemple la nécessité de cueillir plusieurs kilos de certaines plantes afin de fabriquer une petite quantité d’huile essentielle.
Pour obtenir un kilo d’huile essentielle (environ un litre), il faut cueillir :
- 4000 à 12000 kilos de mélisse
- 3500 à 4000 kilos de rose de Damas (fleur), soit un hectare de rosiers !
- 150 kilos de lavande vraie
- 50 kilos de lavandin grosso
- 6 à 7 kilos de boutons floraux de clous de girofle
Le prix élevé des huiles essentielles incite certains manufacturiers ou distributeurs à ajouter des produits de synthèse afin d’abaisser le coût. Par exemple, l’huile essentielles rosa Damasca (rose de Damas) est la plus précieuse des huiles essentielles. Soit 3 à 5 $ la goutte. Elle est souvent reconstituée à partir d’huiles essentielles moins chères telle que le cymbopogon martinii (Palma rosa) ou l'huile essentielle de cananga odorata (Ylang-Ylang).
Un autre bon exemple : l’huile essentielle de cinnamomum zeileicum (Cannelle) provenant de la feuille coûte moins cher à produire que celle provenant de l’écorce. Pour remédier à ce problème, des laboratoires peu scrupuleux ajoutent un peu d’huile essentielle d’écorce de cannelle à l’huile essentielle de feuille de cannelle. On obtient ainsi une huile essentielle reconditionnée qui ressemble à s’y méprendre à de l’huile essentielle d’écorce de cannelle. La durée de distillation a aussi une influence sur le prix du produit fini.
Le chémotype : attention à la confusion
Lorsqu'on nomme une huile essentielle, on mentionne le nom de genre de la plante, suivi du nom de l'espèce : exemple thymus vulgaris (thym vulgaire). Cependant, pour une même plante aromatique, il existe souvent plusieurs "chémotypes" qui permettent de définir l'huile essentielle à partir de ses composants. En effet, ceux-ci ne sont pas immuables. Ils varient en fonction de divers éléments comme l'ensoleillement, l'altitude, la nature des composants du sol, etc. Ainsi, deux plantes identiques peuvent sécréter des essences dont les composants sont les mêmes mais dans des proportions différentes.
* Pour différencier ces huiles essentielles extraites de chacune de ces plantes, on utilise le terme de "chémotype".
* Ces chémotypes doivent être bien connus du praticien pour que l'aromathérapie qu'il pratique soit efficace et sans danger.
* Le nom de l'huile essentielle utilisée devra donc être complété par le nom de son composant chimique dominant.
II en découle que suivant le chémotype, l'action thérapeutique sera différente ; c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette forme d'aromathérapie.
Rosmarinus officinalis L. camphoriferum - Romarin officinal à camphre
Contre-indications : bébé, enfant, grossesse (neurotoxique, abortive par la présence de cétones)
Rosmarinus officinalis L. cineoliferum – Romarin officinal à cinéole
Contre-indications : aucune connue mais éviter tout surdosage
Rosmarinus officinalis L. verbenoniferum – Romarin officinal à verbénone
Contre-indications : sujet hépatique hypersensible, jeune enfant, grossesse (sauf nécessité) (neurotoxique, abortive)
Rosmarinus pyramidalis – Romarin pyramidal
Contre-indications : aucune connue (ne pas surdoser)
Thymus mastichina L. cinéolifera
Contre-indications : aucune aux doses physiologiques
Thymus satureiodes Cosson borneol-carvacroliferum
Contre-indications : aucune aux doses physiologiques (légère dermocausticité)
Thymus serpyllum L. em. Fries
Contre-indications : aucune connue aux doses physiologiques (mais dermocaustique au niveau des muqueuses)
Thymus vulgaris L. geranioliferum – Thym vulgaire à géraniol
Contre-indications : aucune connue aux doses physiologiques
Thymus vulgaris L. linaloliferum – Thym vulgaire à linalol
Contre-indications : aucune connue aux doses physiologiques
Thymus vulgaris L. paracymeniferum – Thym vulgaire à paracymène
Contre-indications : non connues
Thymus vulgaris L. thujanoliferum – Thym vulgaire à thujanol-4
Contre-indications : aucune connue aux doses physiologiques
Thymus vulgaris L. thymoliferum – Thym vulgaire à thymol
Contre-indications : usage externe (dermocaustique)
Modes d’emploi et applications
Comme les huiles essentielles sont composées de molécules volatiles, elles pénètrent facilement les tissus humains, qu'on les ingère, les applique sur la peau ou les respire. Le choix de la voie d'absorption dépendra tant de l'effet visé que de la nature de l'huile, puisque certaines ne conviennent pas à un usage interne ou cutané.
Toutes les huiles essentielles chémotypées ont une telle affinité pour la peau qu’il leur suffit de quelques secondes pour être absorbées d’abord par la couche cutanée puis diffusées dans la micro circulation périphérique avant de se retrouver dans la circulation sanguine générale pour y exercer leur action thérapeutique
Pour se convaincre de l’efficacité de ce mode d’administration, frictionnez la plante de vos pieds avec de l’huile essentielle d’eucalyptus radiata. Après 15 minutes, votre haleine sentira l’eucalyptus. Autrement dit, en 15 minutes, l’huile essentielle a pénétré la peau et se retrouve dans la circulation générale pour y exercer ses bienfaits puis est éliminée.
Voie externe
L'huile se diffuse dans l'organisme à travers la peau; on la mêle à une huile de massage ou à un onguent. Cependant, certaines huiles essentielles ne peuvent être appliquées sur toute la peau car elles sont dermocaustiques (ex : cannelle, girofle…)
Par voie interne
Etant donné que les huiles essentielles sont irritantes pour les muqueuses car elles ne sont pas missibles, c’est-à-dire qu’elles sont toujours insolubles dans l’eau (elles ne se diluent pas dans l'eau), il faut utiliser un agent « gras » pour les absorber. On les mélange généralement à du miel, de l’huile végétale première pression à froid, du yoghourt. On trouve aussi sur le marché des préparations « disper ou labrafil » pour boire un mélange d’HE, des oléocapsules (avec une base d'huile végétale) ainsi que des formules en capsules et en suppositoires.
Voie aérienne
L'huile diffusée dans l'air est absorbée par les voies respiratoires; il existe plusieurs modes de diffusion.
- La méthode passive (poterie poreuse) ne permet qu'une faible évaporation, sans que les particules puissent agir sur la qualité de l'air.
- La chaleur (sur une chandelle ou une lampe) diffuse le parfum, mais risque de détruire les propriétés thérapeutiques des HE.
- Les ventilateurs (dans les systèmes d'aération des maisons ou des autos) sont un très bon moyen, sauf s’ils sont munis d’un filtre qui risque de retenir une partie des particules.
- Les diffuseurs électriques à soufflerie permettent une nébulisation des huiles et une diffusion dans un espace assez vaste; c'est la meilleure méthode pour un usage thérapeutique par voie aérienne.
Pulvérisation
Diluez quelques gouttes d'huile essentielle dans un peu d'alcool et mélangez le tout à l'eau d'un atomiseur ou un brumisateur. Idéal pour parfumer une pièce et créer un climat chaleureux.
Bain aromatique
Exemples d’HE : le Lavandin (Lavandula hybryda), le ravensara aromatique (Ravensara aromatica), l'eucalyptus réchauffant (Eucalyptus radiata),. Les essences d'agrumes sont aussi très agréables pour les bains aromatiques comme l'orange douce (Citrus sinensis), le pamplemousse (Citrus paradisii) et le citron (Citrus limonum).
Les huiles essentielles ne sont pas solubles dans l'eau, il faut utiliser un émulsifiant telle une base de bain moussante ou plus simple et plus efficace que nous avons tous à la maison, de la crème fraîche ou un jaune d’œuf ou tout simplement une noisette de shampooing. Ajouter à 20 gouttes d'une ou plusieurs HE de votre choix à 1 cuillère à soupe de crème, mélangez à l'eau à la toute dernière minute puisque les huiles essentielles sont volatiles.
Ne jamais utiliser l’HE de menthe poivrée (Mentha X piperita) dans le bain.
Massage
Pour calmer un muscle endolori, détendre un dos crispé, relaxer le corps tout entier, ou tout au contraire, se donner un bon coup de fouet matinal, rien de telle qu'un massage effectué avec une huile parfumée aux huiles essentielles. (jamais de massages avec un huile essentielle pure!). Complètement absorbée par la peau, elle agissent immédiatement, "là où ça fait mal" et continuent leur effet des heures durant.
Compresse
En compresses, les huiles essentielles activent la circulation, décongestionnent ou calment (Il faut choisir l'huile en fonction du traitement choisi). Confort et soulagement, simplicité d'emploi, ces compresses ont vraiment tout pour elles! Diluez quelques goutte d'huile dans un peu d'alcool que vous verserez dans un bol d'eau. Tremper un coton ou une petite serviette, appliquez sur la zone concernée et laissez en place 4 ou 5 minutes. Recommencez 3 ou 4 fois pour un résultat prolongé. Selon le résultat souhaité, les compresses seront chaudes ou froides.
Cataplasme
Rien de tel qu'un cataplasme d'argile pour calmer un endroit douloureux et détendre les muscles endoloris. Si, en plus, vous parfumez l'argile avec une huile essentielle, vous profiterez doublement de votre cataplasme. L'huile essentielle, combinée à l'argile agit tant en surface qu'en profondeur et continue d'agir des heures durant.
Inhalation
Le simple fait de respirer l'huile directement à la bouteille vous procure déjà un sentiment de bien-être. Quelques gouttes sur un mouchoir qui vous accompagnera tout au long de la journée, parfumera votre sac à main et vous fera profiter des bienfaits de la plante lorsque vous humerez le mouchoir. Un petit coton imbibé de quelques gouttes, mis près de votre lit, vous apportera une nuit calme et pleine de songes exquis!
Inhalation à la vapeur
Dans un bol d'eau très chaude, versez quelques goutte d'huiles essentielles choisies et penchez-vous sur le bol. Recouvrez la tête d'un linge pour ne pas laisser échapper la vapeur et... laissez-vous griser des parfums bienfaisants des plantes. Pour lutter contre un rhume ou une sinusite, pour préparer la peau à recevoir un masque de beauté ou pour décongestionner le visage, les huiles essentielles sont souveraines en bien des situations.
Précautions d’emploi et contre-indications
Par précautions et excès de prudence , les 3 premiers mois de toute grossesse interdisent l’emploi des HE. Seul un médecin aromathérapeute ou un aromathérapeute certifié peut en prendre la responsabilité.
Toujours se laver les mains après utilisation des huiles essentielles.
Ne jamais injecter d’huiles essentielles par voie intraveineuse ou intra-musculaire.
Utiliser des HE de haute qualité (100% pures et naturelles) et de marques réputées.
Ne pas laisser les flacons à la portée des enfants.
Les personnes allergiques devront prendre la précaution préliminaire de tester sur le poignet une goutte d’huile essentielle.
Les yeux, le nez, le conduit auditif, les zones ano-génitales ne peuvent jamais être l’objet d’application d’HE pures.
En cas d’absorption ou d’instillation accidentelle, ingérer ou appliquer une huile grasse pour diluer l’HE puis faite le 911 pour l’Amérique du Nord ou le 17 (si ma mémoire est bonne...) pour la France ! Je ne connais pas le numéro pour la Belgique, Moune???
L’huile essentielle de menthe poivrée ne s’applique jamais sur une surface étendue du corps en raison de la réaction glacée qu’elle provoque. Cette même huile essentielle sera strictement contre-indiquée pour les femmes enceintes et allaitantes ainsi que pour les enfants de moins d’une dizaine d’année car cette huile essentielle peut provoquer un spasme laryngé.
Conservation
Le flacon sera conservé à un température variant de 5°C à 35°C.
Le flacon sera soit en verre coloré, soit en aluminium.
Le flacon sera toujours bien scellé par un bouchon étanche afin d’éviter l’évaporation.
Dans ces conditions, les huiles essentielles pures et naturelles se conserveront pendant au moins 5 ans et plus.
Il faut noter que les essences de Citrus se conservent un peu moins longtemps car elles s’oxydent.
J'espère que cet article vous aura permis de mieux comprendre ce qu'est une huile essentielle et comment l'utiliser de façon sécuritaire.
Si vous avez des précisions à apporter afin de compléter l'ensemble de ces informations, vous êtes les bienvenus!