Crème réparatrice au karité
Décidément leur crème ne convient pas. Le parfum leur plaisait mais elle n'est pas assez nourrissante avec le froid qui arrive.
Je recommence donc avec mon ingrédient fétiche: le beurre de karité qui me semble très intéressant pour toutes les peaux mais c'est un must pour les peaux sèches des enfants.
Un guerrier féroce garde la crème
Celui que j'utilise cette fois-ci ne vient pas du Bénin comme d'habitude mais du Mali et nous a été offert à Venezia et moi sur un salon. Il est un poil plus odorant que celui dont j'ai l'habitude mais semble d'excellente qualité: étalement parfait, pénétration immédiate sans poisser.
Cette fois, je formule avec l'olivem 1000 (émulsifiant dont j'ai déjà parlé) ainsi qu'avec des cétyls esters comme épaississants.
Pour accompagner le karité, j'avais écrit ma formule avec du coco fractionné et au moment de rassembler tous les ingrédients, force est de constater que je n'en ai plus. Mince alors, je l'aime bien dans les laits et les crèmes corporelles...
Je choisis donc une huile sans intérêt particulier, achetée juste par curiosité (il va falloir arrêter avec cette curiosité pousse à la dépense!) : l'huile végétale de pépins de pamplemousse.
Elle est différente de l'extrait de pépins de pamplemousse couramment utilisé comme soin traitant ou "conservateur" mais je n'ai pas d'informations particulières ni sur son extraction, ni sur sa composition exacte, ni sur ses propriétés, à part ce qu'en dit le fournisseur Gracefruit : c'est à dire les formules "bateau" caractérisant les huiles végétales.
L'huile végétale de pépins de pamplemousse est jaune pâle, très fine avec une bonne pénétration sans film gras. Elle ne sent rien de particulier.
Elle est anti-oxydante, bonne pour les peaux sensibles et endommagées, riche en vitamine C.
C'est un sous-produit de l'industrie des jus de fruits. Elle serait donc produite de manière respectueuse et éthique puisque les pépins sont valorisés.
Quelques ingrédients
La formule comporte entre autres:
- un peu de cire pour freiner la déshydratation. J'ai choisi la cire de candelilla qui est très dure et est une alternative intéressante à la cire d'abeille pour les végétariens.
- des huiles de pastel (Isatis tinctoria), de bourrache bio et de chanvre bio riches en acides gras essentiels que l'organisme ne peut pas synthétiser (omégas 3, 6 et 9).
Ce sont d'excellentes huiles pour les peaux sèches, eczémateuses et/ou vieillissantes qu'il faut impérativement introduire en 3è phase sans chauffer.
Elles ont été protégées dès l'achat par de l'anti-oxydant antiox-Cos et sont conservées au réfrigérateur.
Gros plan en fin de fabrication
Comme ces huiles sentent toutes les trois très fort, et qu'avec le beurre de karité, ça devient "gore", je rajoute à la fin de la fabrication une huile essentielle que j'adore pour son odeur de bonbon bien chimique: l'HE d'Eriocéphalus punctulatus ou Camomille du Cap.
J'en ai trouvé au départ chez Aromantic qui semble ne plus en avoir puis chez Myrtea où je l'ai achetée en un ml avec beaucoup de regrets puisque je viens de mettre ce millilitre dans les 300g de crème que j'ai fabriqués!
C'est une huile que j'utilise comme les autres camomilles pour ses propriétés puissamment anti-inflammatoires. Elles sont donc utiles dans l'eczéma, les allergies et les dermatoses en général. Comme la camomille matricaire elle est bleutée grâce au chamazulène.
Mon mélange odorant le plus réussi avec la camomille romaine a été : 15 gttes mandarine bio, 5 gttes lavande officinale bio, 5 gttes camomille noble.
La matricaire me semble bien plus difficile à marier malgré ses magnifiques propriétés réparatrices et apaisantes.
La camomille de Cap donne d'abord cette odeur surprise de bonbon rouge chimique puis devient très proche de la camomille noble.
L'une de mes bibles d'aromathérapie préférées la qualifie de "powder fruity fresh camomille-like", c'est dire...
Quelques infos sur la flore sud-africaine chez Venezia
Quelques information sur un site anglais spécialisé dans les camomilles
La mise en flacon à travers l'entonnoir en inox désinfecté
Formule de la crème réparatrice au karité :
- Phase huileuse
7% HV de pépins de pamplemousse
5% Beurre de karité
4% olivem 1000
3% Cétyls esters
0.5% vitamine E
0.5% cire de candelilla
- Phase aqueuse
71% eau de source corse Georges (existe en bouteilles de 125ml très pratiques pour ne pas gaspiller)
3% glycérine végétale bio
1% poudre de miel
1% aloe vera concentré x 200
0.5% gomme xanthane
- Troisième phase
1% huile de bourrache bio
1% huile de pastel
1% huile de chanvre bio
0.5% conservateur
et 1ml d'HE d'Eriocephalus punctulatus pour 300g de crème.
Cette jolie crème vert très pâle peut être conditionnée en pot pour offrir pendant les vacances :
ou en flacon pompe pour les loustics :
Une formule simple de crème réparatrice au karité :
- 20/25% maximum de phase grasse: avec entre autres 5% karité, 7% huile végétale fine comme le jojoba, 3% alcool cétylique ou cétyl esters, 0.5% cire végétale ou d'abeille et le reste en émulsifiant et vitamine E.
- 70/75% de phase aqueuse: eau de source, 3% glycérine, aloe vera, miel, silicium organique...
- 5% troisième phase: conservateur, 3% huiles fragiles réparatrices (bourrache, chanvre, onagre, rose musquée, inca inchi...), 0.5 à 1% HE de camomille et lavande.
Si vous avez du mal à formuler en fonction de votre émulsifiant, sonnez ici. Je reviendrai si je le connais.
La crème pénètre très vite en laissant la peau souple et discrètement parfumée, elle sent un peu le pétrole-chimique (comment ça c'est contradictoire ?!) tout de même mais mes fils adorent !
Il parait que c'est même mieux que la vanille/cacao dont ils se sont bien vite lassés. Heureusement que je n'en avais fabriqué que 200g.
On part la tester au bord de la mer dans le vent et le froid !