Mar y Mont : Mer et Montagne
Mar y Mont, Mer et Montagne.
Pourquoi? Parce que c'est une évidence.
Prenez Paris, vous descendez tout droit, toujours tout droit (900 km) vous y êtes.
A l'endroit même où la chaîne des Pyrénées termine son œuvre en se mêlant à la Mer Méditerranée.
Et là, vous comprenez tout. C'est beau, que c'est beau!
Vous êtes sur la plage (de préférence de septembre à juin, la lumière est plus belle), et vous l'avez derrière vous, massif, trapu, majestueux 2740m tout de même.
Vous n'avez plus qu'une envie, lui rendre visite.
"Qui? Le Canigou pardi!!!"
Très vite vous lui rendez visite, la première chose que vous faites c'est de regarder la ligne d'horizon, en bas, oui, c'est la mer. C'est deux là sont indissociables d'où Mar y Mont.
Et la végétation? hé bien ça va avec.
Direction la plaine cultivée (Premier département de production bio de France), à nouveau la garrigue, puis les maquis, les chênes lièges, les chênes verts … puis les châtaigneraies …
Alors, quand j'ai vu le défi, rentrant après ces magnifiques promenades, enivrées de tous les parfums, les couleurs, les paysages… vous vous souvenez de Blanquette, la petite chèvre de monsieur Seguin, eh bien! je me trouvais dans le même état euphorique qu'elle.
Le défi m'a semblé tout à fait à ma portée, je n'avais qu'à cueillir … Petite prétentieuse, suffisante d'avoir cru profiter de cette richesse simplement.
Quelle naïveté!
Croyez-vous que ces plantes qui mettent autant de stratégie en place pour survivre au milieu de cette rocaille vont se laisser prélever leurs couleurs comme ça? Que nenni.
La cueillette sur la falaise
Au cap Béar. Vous ne connaissez pas? Vous avez tort.
Je remplis ma petite bouteille d'eau de mer (pour la dissolution de la soude) sur la falaise qui surplombe la mer, je cueille le ciste blanc, du thym, les immortelles dressant fièrement leur tête jaune, une raquette de figuier de barbarie est cueillie dans la foulée avec les précautions de circonstances…
En rentrant, sur une terrasse qui surplombe la mer, je trouve quelques oliviers sauvages … hé hop! Quelques branches feront l'affaire.
Et puis, deux jours plus tard, direction Vernet les Bains, au pied du Canigou, la végétation est moins précoce, je trouve tout de même un beau plan de consoude au fond du jardin de mon amie qui fera l'affaire.
Cette plante me rappelle un superbe baume offert par Moune que j'avais adoré.
Les essais commencent
Macération de ciste au bain marie dans de l'huile d'olive et infusion.
Une catastrophe, mon beau ciste devient marron, je l'oublie.
Je tente une mixture avec mes feuilles d'oliviers dans de l'huile d'olive évidemment, et je chauffe doucement au bain marie 1 heure environ. Une fois filtré j'obtiens un magnifique vert olive. Je le réserve.
Je fais la même chose avec les feuilles de consoude cette fois-ci dans de l'huile de sésame. Le résultat me ravit.
Je découpe la raquette de figuier de barbarie et je la mets à déshydrater dans le four à t° douce.
Je la mixe une fois séchée, avec de l'huile d'olive. Je trouve le vert un peu fade.
Ça tombe bien, dans le jardin j'ai une verveine exubérante qui ne demande qu'à être allégée. Quelques branches suffiront.
Je mixe les feuilles avec la raquette dans l'huile d'olive. J'obtiens un très joli vert.
La réalisation
1er savon
Au macérât de feuilles d'olivier - Olives (petite boules dans le savon final)
15g Cacao
30g Blanc de bœuf
30g Beurre de karité
75g Coco indienne
30g Pépin de raisin
30g Ricin
90g Olive (avec les feuilles d'olivier macérées)
60g Eau de mer (de la grande bleue)
30g Aloé véra (de mon jardin)
10g Lait de chèvre frais (dans les huiles)
1 gélule de Toco 500
Le résultat est surprenant après un jolis vert, il a viré au caca d'oie, puis vert de gris.
Grande déception.
Je décide à ce moment là de le débiter en petites boules que je roule dans de la poudre d'ortie mélangée à de la chlorophylle. Rappelez vous les savonnettes Riz au lait de Michèle .
On verra bien.
2e savon
500g olive (verveine, feuille de figuier de barbarie)
150g Coco
100g Cacao
100g Blanc de bœuf (merci Sylvie)
50g Karité
50g Ricin
50g Chanvre (histoire de renforcer la couleur)
75g Aloé véra (du jardin)
150g Eau de mer (de la grande bleue)
50g Lait de chèvre frais (dans les huiles)
Soie tussah dans la soude
1c/c de farine de riz
50 gttes d'HE de litséa cubéba
2ml de vétiver (merci Sylvie)
4 gélules de Toco 500
J'ai mis les HE dans la farine de riz. Je ne voulais pas trop parfumer, juste soutenir légèrement l'odeur du végétal. Hé bien, malgré le peu d'HE utilisé l'odeur est agréable.
3è savon
Fait simultanément avec la 2è formule
300g Olive
200g Sésame (feuilles de consoude mixées)
200g Coco indienne
100g Cacao
100g Blanc de bœuf
50g Karité
50g Ricin
70g Aloé véra
30g Lait de chèvre
200g Eau de mer
1c/c de farine de riz
4 gélules de Toco 500
Même parfum dans les mêmes quantités
Soie tussah
Au contact de la soude les couleurs ont viré au point de se ressembler. Tout ça pour ça...
Heureusement que j'avais mes petites boules du 1er savon sur lesquelles j'ai vaporisé de l'alcool comme le conseille Michèle.
Sur le moment, j'étais assez dépitée, et puis, finalement, ils me plaisent bien mes "Mar y Mont".
Ils ne ressemblent pas à ce que j'avais imaginé, mais ils ont leur personnalité.
Et surtout, ça m'a tellement amusée de participer à ce défi!
J'ai aimé partager avec vous tous et j'ai surtout appris plein, plein de choses.
Grâce à vous, mes savons verts ne seront plus comme avant.