Défi HE mal aimées par Venezia : "Cérat carotte-agrumes (avec tensio actif)"
C’est la carotte qui m’a appelée si je puis dire.
J’en utilise souvent dans les mélanges, notamment en association avec le patchouli, Lolitarose est aussi une amatrice de ce duo.
Mais je ne sais pourquoi, cette fois, la carotte m’a obstinément évoqué une confiserie que préparait ma grand mère paternelle quand j’étais gamine. C’était une pâte de fruit d’un orange pétant qui associait carotte et orange et me fascinait autant par son aspect que par son goût... Elle se présentait sous la forme de petites boules roulées, non sous les aisselles, mais dans du sucre cristallisé ; je pense que ma grand mère devait également parfumer légèrement à la fleur d’oranger.
J’ai donc voulu lui rendre hommage avec ce mélange.
J’ai volontairement choisi des HE très simples pour que tout le monde puisse tester dans son coin.
J’ai d’abord pensé à un produit pour le visage et j’ai joué à la fois la cosmétique et le parfum.
Carotte (celle du breton Clément Pallier est vraiment délicieuse) très régénérante
Cyprès pour ses propriétés circulatoires et la touche de fond boisé
Lavande pour le liant olfactif qu’elle apporte dans les mélanges et sa grande tolérance
Mandarine pour le parfum agrumes et pour ses propriétés tonifiantes (j’avais découvert cet aspect grâce à la créatrice de la boutique Anthyllide qui ne jurait que par elle pour les soins visage).
Ce premier mélange sentait encore trop la carotte.
Ayant décidé d’abandonner l’idée d’un produit visage car mes tests ne rendaient pas ce que je voulais, j’ai alors rajouté du petit grain clémentine, très apaisant pour les nerfs ; et là, le mélange est vraiment devenu carotte-agrumes, fleuri et harmonieux.
Huile essentielle de Carotte sauvage 10 gtes
Huile essentielle de cyprès toujours vert 3 gtes
Huile essentielle de lavande d'altitude 4 gtes
Huile essentielle de mandarine 6 gtes
Huile essentielle de petit grain clémentine 7gtes
Le produit lui même ensuite…
Avec les expériences savon des unes et des autres, j’ai pensé qu’ajouter un tensio actif (ce qu'est le savon) en petites quantités pouvait aussi apporter ce glissant. J’ai choisi la mousse de babassu car jusqu’à 3% environ, il n’est pas nécessaire de la rincer; je l’ai souvent testée dans des démaquillants ; excellente tolérance. J’ai pensé que pour la mauvaise saison, se démaquiller avec une crème un peu épaisse qui oblige à masser serait intéressante. Pour avoir de l' onctuosité, j'ai donc décidé d'intégrer le TA à un cérat.
Mais en essai sur le visage, j’ai rencontré deux écueils:
- j’avais mis 4 gouttes du mélange pour 60g de produit pour avoir un peu de parfum ; dosage qui s'est révélé trop puissant, et ma peau n’a pas aimé.
- Ensuite, j’ai fait mon tout premier essai avec très peu de tensio-actif : peau nickel, mais pas simple du tout à ôter.
Dépitée, je rongeais mon frein. A titre purement expérimental, j’ai rajouté directement un peu plus de mousse de babassu dans le pot et touillé pour voir ce que ça donnait. Surprise, le mélange est devenu bien plus agréable. J’ai décidé de le tester sur les pieds et les mains, puis même sur le corps, et je continue. Il s'agit d’un produit pour peau plutôt sèche.
Je suis donc passée à un cérat aux TA pour le corps (peaux sèches) ou pour les pieds et les mains (toutes peaux).
Bonus: très peu suffit. Quand on fait une consommation effrénée de laits corporels, c’est un produit très pratique qui allège la trousse de toilette.
J’ai bien sûr voulu lui donner une couleur… carotte, j’ai donc choisi huiles et macérats en fonction de la couleur… ou du parfum, pour accompagner le mélange des HE.
Formule générale, (presque) celle de Michèle
Huiles : 34 grs (au lieu de 36 chez Michèle)
Cire : 9 grs
Eau : 13 grs
Tensio-actif : 2 grs
Argile : 0,5 grs
Huiles essentielles : O,5 grs
EPP
Je l'ai déclinée ainsi :
Phase huileuse
23g macérats huileux de tomate et concombre, une création jardinière de Mlk
3 IPP (isopropyl palmitate), pour le glissant
3 huile à la grenade de Weleda pour son délicieux parfum et sa couleur
5g macérat dans olive de carotte, tomate, urucum pour la couleur et l'effet anti oxydant
7g céralan plus léger que la cire d'abeille
2g cire de chanvre pour le plus nourrissant
Phase aqueuse
2g mousse de babassu (soit à peine plus de 3%)
3g eau d’or pour ses propriétés anti inflammatoires
10g eau de glacier très peu minéralisée (j'aurais pu mettre de l'eau de fleur d'oranger)
15gtes du mélange d’HE
une pointe d’argile rouge (que j’aurais dû diluer dans un peu d’eau car il y a quelques grumeaux) pour alléger le gras et pour la couleur
5 gtes EPP , ce que j'utilise comme conservateur depuis très longtemps dans les cérats fabriqués en petites quantités et assez résistants
Mode opératoire : celui d’un cérat
- Faire fondre les huiles avec les cires dans un récipient au bain marie.
- Dans la même casserole, mais dans un autre récipient, chauffer au bain marie la phase aqueuse. (j’ai fait divers essais en ajoutant le TA à la fin ou dès le début, ça ne semble pas changer le résultat final)
- Sortir les deux récipients, les laisser refroidir un peu sur un torchon
- Verser en trois fois au moins la phase aqueuse sur la phase huileuse
- Fouetter après chaque ajout au fouet à cappuccino (le mien est électrique et non sur piles, assez puissant) en raclant régulièrement les bords avec le bout du fouet.
Avec le TA, le cérat mousse légèrement, “calmer” les bulles en touillant de temps en temps à la spatule
- Quand le mélange commence à tiédir (mais est encore liquide) ajouter les HE , l’argile (à diluer peut être avec une goutte d’eau) et l’EPP
- Verser vite en pots stérilisés
- Laisser refroidir avant de les refermer
La texture finale, onctueuse, est celle d’un beurre, légèrement plus souple que celle du cérat classique et le gras disparait nettement plus vite.